Cet isolement massif, certes dicté par la prudence, est difficile à supporter. Le temps de la retraite, qui devait sonner pour certains comme celui d'une liberté retrouvée et des loisirs, est désormais un temps d'ennui.
Bien sûr, nos aînés ne sont pas les seuls à subir cet isolement ; bien sûr, ils sont prioritaires pour les vaccins ; bien sûr, les restrictions que nous avons tous subies les ont protégés, eux, en priorité. Mais prenons garde d'opposer les générations : ce serait vain et, surtout, cela créerait un fossé qui ne pourrait être comblé de sitôt, une fois la pandémie maîtrisée.
Cette crise nous a rappelé, s'il en était besoin, notre statut de mortel. Quand elle sera terminée, deux solutions s'offriront à nous. Nous pourrons soit oublier et reprendre la vie presque comme avant, soit nous enrichir de nouveaux liens et faire la part entre l'essentiel et le superflu. La sagesse de nos aînés doit nous pousser à envisager le vieillissement – le leur et le nôtre – avec bienveillance.