Je partage vos sentiments, même si la précarité de nos aînés constitue un phénomène bien antérieur à ces trois dernières années. Nous avons augmenté le minimum vieillesse, autrement dit l'ASPA, ainsi que quelques autres allocations, dont j'ai parlé dans mon propos liminaire. Quel que soit notre positionnement politique, il faut nous pencher sérieusement sur le sujet. Pour ma part, je crois à la solidarité intergénérationnelle : aujourd'hui, les enfants s'interrogent au sujet de la prise en charge de leurs parents, les parents s'inquiètent de ce que leur dépendance coûtera peut-être un jour à leurs enfants. La véritable question que la société doit résoudre est donc celle du reste à charge dans les établissements qui accueillent les personnes âgées, du prix de la dépendance. On la rejette toujours à plus tard, mais c'est elle que nous devons traiter. On pose toujours le problème du grand âge comme s'il ne concernait que les personnes âgées, mais vous avez mis le doigt dessus : c'est en réalité un problème de solidarité entre les générations. Nous devons bâtir celle-ci, grâce à cette feuille de route, en vue d'une réelle politique du grand âge.
Les personnes âgées ne représentent pas un fardeau, mais une chance pour notre pays. Nous travaillerons donc à la fois sur la question du reste à charge, aujourd'hui exorbitant alors même que les prestations ne sont pas toujours à la hauteur, et sur tout ce qui permettra que les enfants n'aient pas à se faire de souci concernant la prise en charge de leurs parents – qui leur incombe parfois aujourd'hui. Cette situation dure depuis longtemps : nous l'évoquerons dans notre feuille de route.