Intervention de Philippe Bolo

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 15h00
Suivi de la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bolo, Dem :

Le débat étant l'occasion d'évoquer de nombreux sujets, je concentrerai mes propos sur trois d'entre eux : le suivi de la circulation du virus, celui de la vaccination et les mesures sanitaires prises dans les écoles.

S'agissant du suivi de la circulation du virus, un an après le début de l'épidémie, nous scrutons quotidiennement l'évolution des indicateurs qui rendent visibles notre invisible ennemi : le dénombrement des nouveaux cas, les taux d'incidence, de positivité ou de reproduction sont autant de chiffres qui nourrissent nos espoirs ou nos inquiétudes. Un autre indicateur se révèle prometteur, celui du suivi des particules virales dans les eaux usées. Ces eaux usées sont le reflet de la santé des populations des zones urbaines, dont la densité favorise la circulation du virus. C'est un indicateur prédictif : ainsi cet été, en Île-de-France, il indiquait une remontée du virus que les autres indicateurs ne permettaient pas encore de déceler. Ce suivi des eaux usées a bénéficié d'un important financement du ministère de la recherche et l'innovation, de sorte qu'il est désormais opérationnel grâce au réseau Obépine. Ma première question est la suivante : les résultats recueillis par ce réseau Obépine complèteront-ils la boîte à outils des indicateurs utilisés pour la gestion de l'épidémie ?

En ce qui concerne la vaccination, je tiens tout d'abord à mettre en lumière le rôle des municipalités qui gèrent les centres de vaccination. Dans le tumulte des critiques, leur importance est trop souvent oubliée. Pourtant, les 6 millions d'injections réalisées à ce jour sont à porter à leur crédit. Comme beaucoup d'entre vous, j'ai visité des centres de vaccination. À Segré-en-Anjou Bleu et à Angers, j'ai constaté l'agilité et la capacité d'adaptation des maires et de leurs équipes : partis de rien, sans l'expérience de la logistique nécessaire à un tel exercice, ils ont fait face aux contraintes de l'approvisionnement en vaccins et de la gestion des rendez-vous – il me semblait important de le signaler.

Le suivi de la vaccination s'appuie sur un nouveau système d'information, Vaccin Covid. Le recours au carnet de vaccination électronique était une autre option, de nature à dynamiser son déploiement, resté bloqué depuis deux années. La campagne vaccinale offrait une occasion inédite qui n'a pas été saisie, d'où ma deuxième question, monsieur le ministre : pourquoi créer de nouveaux outils, alors que nous avons voté le déploiement de dispositifs qui nous auraient été utiles si nous n'avions pas négligé leur mise en oeuvre ?

Troisième et dernier sujet : les mesures prises dans les écoles. Une comparaison avec quatre de nos voisins, l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne et l'Italie, qui ont tous mis en oeuvre des mesures de confinement lors de la première vague, met en évidence le fait que les écoles françaises sont celles qui sont restées fermées le moins longtemps – huit semaines contre trente en Italie, vingt-quatre en Allemagne, quinze en Espagne et onze en Belgique. Cette stratégie a contribué à contenir les difficultés des élèves les plus fragiles ; elle a préservé le rôle-clé de l'école et souligné sa fonction d'amortisseur des inégalités sociales. Monsieur le ministre, considérant le rôle des enseignants et les récents propos du Président de la République, à quelle échéance pouvons-nous envisager d'avancer leur vaccination ?

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