Intervention de Agnès Firmin Le Bodo

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 15h00
Suivi de la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo, Agir ens :

Nous sommes confrontés à l'épidémie de covid-19 depuis plus d'un an et la situation est toujours très complexe. Nous sommes conscients que chaque jour, le Gouvernement doit prendre des décisions difficiles tout en étant soumis à des injonctions contradictoires.

Depuis un an, beaucoup a été fait et les décisions qui s'imposent ont été prises, que ce soit pour préserver l'économie ou pour protéger les Français face au virus. Les écoles n'ont été que peu fermées : nous pouvons nous enorgueillir d'avoir laissé ouverts ces lieux d'apprentissage comme peu de pays l'ont fait. Je rends d'ailleurs hommage aux professeurs qui ont déployé beaucoup d'énergie et de compétences pour accompagner les jeunes.

Bien sûr, tout n'a pas été parfait, mais il n'y a que les tenants du « y'a qu'à faut qu'on » pour ne pas comprendre que la situation est inédite. Les parlementaires que nous sommes ont su se hisser à la hauteur du défi. Nos nombreux travaux en commission et en séance ont souvent enrichi les dispositifs proposés par le Gouvernement. Je me plais aussi à croire que les informations que nous rapportons du terrain permettent au Gouvernement d'ajuster au mieux ses mesures.

Cela étant dit, et dans ce contexte de grande incertitude, nous sommes convaincus qu'il faut donner autant que possible un horizon à nos concitoyens. Le sentiment de lassitude et d'anxiété est partagé par un grand nombre de Français qui sont, chacun à leur manière, affectés par cet épisode si particulier. Certains ont été personnellement touchés par le virus, d'autres ont connu la douleur de perdre un proche. Certains travaillent dans un secteur d'activité mis à l'arrêt depuis un an tandis que d'autres se démènent en première, deuxième ou troisième ligne pour assurer la continuité de l'activité. Enfin, nous souffrons tous d'une vie sociale mise entre parenthèses.

L'impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des Français est encore difficile à évaluer mais les éléments dont nous disposons sont préoccupants. Nombre de nos concitoyens avec lesquels nous échangeons chaque semaine nous confient leur impression de ne pas voir le bout du tunnel. Nous en sommes donc convaincus : nous devons donner des perspectives aux Français.

Il y a des motifs d'espoir. Les progrès de la science nous ont permis de concevoir plusieurs vaccins fiables et efficaces moins d'un an après la découverte du virus. C'est une prouesse scientifique incroyable et une formidable occasion de sortir de la crise. Il faut désormais injecter les doses le plus rapidement possible, car la vaccination est à la fois un marathon et une course de vitesse, dans laquelle chaque semaine perdue peut avoir des conséquences dramatiques. Il nous faut donc accélérer et amplifier la campagne vaccinale. Pour cela, tous les professionnels de santé compétents doivent pouvoir vacciner, et ils doivent pouvoir le faire avec tous les vaccins.

Parallèlement à la campagne vaccinale, nous devons mettre toutes les chances de notre côté pour permettre le retour à une vie presque normale. Certaines innovations pourraient être d'une grande utilité si leur efficacité est démontrée. Je pense notamment aux systèmes de renouvellement de l'air et mesures de CO2 qui pourraient équiper les restaurants, les cinémas, les cantines scolaires voire les classes des écoles et d'autres lieux clos. Je pense aussi aux autotests qui pourraient permettre aux étudiants de revenir à l'université. Il nous faut dès à présent nous doter d'une stratégie cohérente pour encourager le développement de tels outils. Associés à des protocoles sanitaires stricts et à la vaccination massive de la population, ils pourraient nous permettre de renforcer la politique sanitaire.

Le groupe Agir ensemble est convaincu que nous devons anticiper et élaborer, dès à présent, une stratégie claire et cohérente pour retrouver une vie sociale le plus rapidement possible. Il nous paraît par exemple impossible de proposer aux étudiants de passer une année supplémentaire à distance. Nous devons donc ouvrir la discussion concernant la vaccination prioritaire des jeunes avec le vaccin Janssen. Les jeunes ont plus que quiconque besoin de retrouver la foi en l'avenir et le fil de leur vie.

Mes chers collègues, nous sortirons ensemble de cette épreuve collective. Cette épidémie éprouve nos valeurs fondatrices : liberté, égalité, fraternité. Nous en sortirons ensemble si nous continuons à nous appuyer sur toutes les forces vives de la nation, si nous nous serrons les coudes. Le ciel est noir mais il s'éclaircira, soyons-en sûrs, et les beaux jours n'en seront que meilleurs. « Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir », a écrit Jean Jaurès. Notre responsabilité est le prix de notre liberté. La France est une grande nation qui, dans son histoire, a déjà prouvé qu'elle connaissait ce prix.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.