Monsieur le ministre, nous nous retrouvons sur un sujet dont vous savez qu'il me passionne : les risques épidémiques. Un an après le premier confinement, nous en sommes au même point. Les stratégies élaborées par le Gouvernement ont-elles donc été efficaces ? Il faudra un jour examiner leur bien-fondé, au vu des résultats : ordres et contrordres, cafouillages administratifs qui ont semé le chaos, retards importants des livraisons de vaccins, stop-and-go pour celui d'AstraZeneca.
Par conséquent, je souhaite vous interroger sur quelques points. Tout d'abord, il est évident que l'Europe a péché par l'achat tardif des vaccins et la négociation des contrats ; à ce jour, chacun le reconnaît, y compris au sein de la Commission européenne. Pourquoi ne pas s'orienter vers l'accroissement de nos stocks par le vaccin russe, dont on parle beaucoup et qui possède une certaine efficacité ?
Il conviendrait aussi de s'interroger au sujet des déprogrammations d'interventions chirurgicales, qui agitent le centre Gustave-Roussy et le professeur Axel Kahn en raison des risques qu'elles entraînent pour les patients, particulièrement lorsque leur pathologie est cancéreuse ; ainsi qu'au sujet du décret du 1er mars, qui refuse aux infirmiers diplômés d'État le droit de prescription pourtant accordé aux sages-femmes et aux pharmaciens. Dans les territoires ruraux, ces professionnels de santé jouent un rôle d'autant plus important que les médecins se font rares. Il y a donc là, malheureusement, une incohérence au sein de la stratégie vaccinale.
Enfin, je vaccine chaque semaine, monsieur le ministre, et l'on me questionne sur cette vaccination en fonction des tranches d'âge. Ces derniers mois, j'ai réclamé ici, à plusieurs reprises, une vaccination de masse. Il faut en finir avec le saucissonnage : à tout âge, les Français doivent pouvoir se faire vacciner.