Je relaierai la dernière partie de votre question à Bercy. Je ne sais pas si les services du ministère disposent d'une cartographie. Sachez néanmoins qu'on ne fait pas la guerre sans des entreprises et des industries très actives. La reconversion des entreprises s'est opérée assez naturellement et assez vite. Ainsi, les masques grand public ont été produits massivement par des entreprises du secteur textile, que vous évoquez, mais aussi d'autres secteurs : le masque que je porte a été fabriqué par Michelin, dont ce n'est pourtant pas le coeur de métier. Je ne parle pas des couturières, des artisans qui se sont mobilisés, de Mme Lemoine dans l'Eure qui a transformé son industrie de cotons-tiges pour fabriquer des écouvillons permettant de réaliser des tests PCR…
Nous avons évidemment besoin que l'industrie participe. C'est aussi dans l'intérêt économique du pays que l'industrie soit capable de se réorganiser face à une demande mondiale croissante et avec un objectif très fort, celui de retrouver de la souveraineté en matière de dispositifs médicaux, de médicaments, de matériaux de protection… La France a la chance d'être à la fois un pays innovant et doté de capacités de production ; au-delà de ses propres besoins, elle peut donc produire pour exporter, ce qui ne fait pas non plus de mal à l'économie.
Dans ce secteur, l'État encourage et accompagne. Il lance également des appels à projets, portés par Bercy, en matière d'innovation en santé. Il accompagne financièrement les petites entreprises, les ETI, mais les grands groupes qui auraient besoin d'être accompagnés pour la réorganisation de leurs filières. Le grand groupe Sanofi a souvent été raillé ; il n'empêche qu'il a transformé deux usines de fabrication en quelques mois en vue de produire des vaccins pour le compte d'autres laboratoires.
C'est aussi cette aventure industrielle collective que je retiendrai de cette crise quand elle sera derrière nous.