Dès 1999, l'OMS déclarait que « l'environnement est la clé d'une meilleure santé ». Ce soir, la possibilité nous est offerte de débattre du rapport de la commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale. Avant toute chose, je souhaite saluer le travail de cette commission, en particulier celui de sa rapporteure. Tous ceux qui ont participé aux travaux de cette commission sont parvenus à un constat : la France n'est pas suffisamment armée en matière de politiques publiques de santé environnementale. Partant de ce consensus politique, notre pays doit, dès à présent, oeuvrer pour la mise en place de réponses et de solutions efficaces, claires et ambitieuses.
N'oublions pas, mes chers collègues, que l'environnement peut être source de mortalité humaine. Un environnement de vie dégradé augmente fatalement les risques sanitaires. Dès lors, comment agir en faveur de la création ou du renouvellement de politiques publiques de santé environnementale ?
Je crois nécessaire de travailler sur deux axes majeurs : la prévention et l'anticipation. La prévention, évoquée dans le rapport de la commission d'enquête, doit permettre d'empêcher l'apparition de dangers, de risques d'accidents, de maladies. Dans le rapport, la proposition n° 4 vise à éditer une stratégie nationale de prévention de l'obésité, et la proposition n° 5 tend à placer la prévention des cancers pédiatriques au coeur de la prochaine stratégie de lutte contre le cancer. Ces deux exemples démontrent l'importance de la prévention dans les politiques publiques.
L'anticipation des risques environnementaux et de leurs effets potentiels sur la santé est tout aussi nécessaire. À cet égard, la commission d'enquête table notamment sur la formation. Les propositions n° 1 et n° 2 portent sur le programme national de recherche. La proposition n° 18 vise, quant à elle, à renforcer la formation des médecins et des autres professionnels de santé, notamment en matière de compréhension et de prise en charge des maladies chroniques. En un siècle à peine, les causes de mortalité dans le monde ont évolué. Face au développement des maladies chroniques, les chercheurs mettent surtout en cause l'environnement. À mon avis, la formation est le meilleur moyen d'anticiper les risques, car elle permettra aux intervenants d'identifier les causes des problèmes.
Ces constats, qui poussent à une amélioration de notre système de protection de santé environnementale, m'incitent à vous soumettre plusieurs questions, monsieur le secrétaire d'État. Pensez-vous nécessaire de mener une vraie politique publique en matière de santé environnementale, sachant que la commission d'enquête a estimé que la France était défaillante en la matière ? Pensez-vous qu'il faille articuler les moyens avec des objectifs fixés dans une stratégie globale en matière de santé environnementale ?
Pour ma part, je crois essentiel de convier les collectivités territoriales aux travaux sur la santé environnementale. Jugez-vous opportun de leur donner une compétence dans ce domaine ? Envisagez-vous, parallèlement aux travaux que vous souhaiterez engager, de créer un office de santé environnemental, doté de moyens suffisants pour diriger et développer des politiques de santé environnementale ? Pour ma part, il me semble indispensable d'avoir un pilotage national.
La recherche est fondamentale sur le sujet qui nous occupe. Concernant les financements des démarches de recherches et de prévention, quel pourrait être l'engagement du Gouvernement dans le projet de loi de finances pour 2022 ? J'imagine qu'au regard des enjeux, les moyens nécessaires à l'amélioration de la santé environnementale et, donc, à l'embellissement de celle de nos concitoyens, seront inscrits. La formation étant nécessaire à l'anticipation des problèmes, envisagez-vous alors des cursus et des enseignements spécifiques au sein programmes universitaires de médecine ?
Enfin, si des organismes nationaux tels que l'Institut national de la recherche agronomique – INRA – et l'ANSES peuvent entreprendre des travaux en matière de santé environnementale, les besoins budgétaires pour conduire ces travaux sont importants. Pensez-vous pouvoir accroître ces financements afin d'améliorer l'accompagnement de ces organismes ?