Un récent rapport de l'INRAE, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, est consacré à la santé environnementale comme moteur de la transition agricole, alimentaire et environnementale. Ce travail met en évidence deux grands domaines qui relèvent des politiques publiques. Tout d'abord la prise en considération de la santé environnementale suppose de s'interroger sur les politiques agricoles actuellement menées et sur celles qu'il faut développer pour assurer une production de qualité et respectueuse de l'environnement.
Si l'on veut prendre en considération la santé, il faut assurer une alimentation de qualité et développer les pratiques adéquates. Lorsque l'on travaille sur ces questions, il faut avoir une approche positive de la question de la santé environnementale en agissant en amont.
Ensuite, ce rapport montre qu'une grande majorité du monde agricole est encore particulièrement exposée aux risques liés aux pollutions issues de la production, qu'il s'agisse des pesticides, des herbicides ou de bien d'autres substances : nous disposons d'une littérature scientifique de plus en plus précise sur ces sujets. Les pollutions sont de deux ordres : premièrement, il y a celles qui affectent l'environnement par la contamination des milieux – air, terre, ressources en eau, etc. – , leur incidence de longue durée menaçant des ressources indispensables et exposant les populations à des risques sanitaires ; secondement, il y a les pollutions qui altèrent directement la santé des agriculteurs et des éleveurs, parfois encore dépendants de ces produits et qui se mettent ainsi en danger.
Travailler sur la santé environnementale, c'est donc prévenir dans un premier temps et, malheureusement, accompagner quand les dégâts sont déjà là, ce qui requiert des politiques publiques ambitieuses, fondées, tout d'abord, sur des évaluations et sur des recherches permettant de connaître précisément les enjeux, ensuite, sur des politiques ambitieuses de protection et de planification.
Monsieur le secrétaire d'État, qu'il s'agisse du développement de pratiques vertueuses ou du soutien après contamination, quelle politique de santé ambitieuse le Gouvernement met-il en place pour accompagner éleveurs et producteurs ?