On a coutume de dire que la prévention ne fait pas partie de notre culture. C'est vrai s'agissant de la santé environnementale, mais on pourrait adopter le même raisonnement concernant la santé en général : en France, on soigne très bien, mais on a un peu plus de mal à faire de la prévention. D'ailleurs, je fais souvent le même constat en matière de protection de l'enfance : souvent, on attend qu'il soit trop tard pour réparer, alors qu'on pourrait probablement faire davantage, grâce à une intervention plus précoce.
Je me permettrai de vous répondre en me concentrant sur la question de la qualité de l'air. Vous demandez des mesures précises : j'en évoquerai quelques-unes. Nous oeuvrons avec la ministre de la transition écologique, en utilisant plusieurs canaux : la surveillance sanitaire, grâce à l'oeil vigilant de Santé publique France ; la prévention et l'information du public – je pense aux travaux qui sont en cours pour aller plus loin en matière d'étiquetage des produits les plus émissifs ; grâce encore à un travail constant avec les professionnels de santé, afin d'encourager la diffusion des recommandations sanitaires, des formations à ces questions ou l'amélioration globale des connaissances.
Les enjeux sont multiples et les réponses doivent l'être également. En particulier, en tant que secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles, j'aimerais évoquer les mesures prises en direction de ces publics. La Haute Autorité de santé a ainsi été saisie afin d'émettre des recommandations pour les professionnels de santé en cas de pic de pollution, notamment en direction des publics scolaires. Nous savons, en effet, à quel point les enfants sont sensibles à une moindre qualité de l'air et nous travaillons sur le sujet. Je pense également à l'action d'autres acteurs de la société civile, comme l'UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l'enfance. Son plaidoyer en faveur de la création, sur tout le territoire, de rues scolaires piétonnières sécurisantes et garantes d'une meilleure qualité de l'air à proximité immédiate des établissements, peut être une source d'inspiration. Certaines collectivités ont d'ailleurs décidé d'agir en ce sens.
Si mon temps de parole n'était pas épuisé, je pourrais évoquer beaucoup d'autres mesures, comme la mise en place de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur. La prévention en matière de santé environnementale est une thématique qui sera au coeur du futur PNSE 4.