Intervention de Lise Magnier

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 21h15
Effets de la crise sur les associations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier, Agir ens :

Nous partageons tous les mêmes constats. D'abord, celui d'avoir la chance immense de vivre dans un pays où l'engagement associatif occupe une telle place. Les territoires, qu'ils soient urbains ou ruraux, de plaines ou de montagnes, du nord ou du sud, sont riches de leurs associations. Elles forment le ciment du troisième pilier de notre devise : la fraternité. Je tiens en cela à remercier toutes les équipes et tous les bénévoles associatifs qui contribuent à poser les fondements de notre nation.

Ensuite, nous partageons un même constat devant les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire que nous traversons depuis maintenant un an sur les associations. Dès le 16 mars 2020, date de l'entrée en vigueur du premier confinement, toutes les associations, qu'elles soient sportives, culturelles ou de loisirs, ont dû suspendre leurs activités et renoncer à l'organisation des événements printaniers et estivaux qui génèrent pourtant l'essentiel de leurs recettes.

À cela s'est ajoutée la baisse des dépenses de mécénat des entreprises partenaires, elles-mêmes fragilisées par la crise. À titre d'exemple, les dépenses de sponsoring sportif devraient baisser de l'ordre de 15 à 30 %, alors même qu'elles constituent une source de financement majeure pour de nombreux clubs sportifs amateurs. Les créations d'associations sont en chute de 40 % et les adhésions ont reculé de 25 à 50 % à la rentrée, ce qui représente autant de cotisations en moins pour un secteur déjà mal en point.

Je ne vais pas dresser la liste des mesures de soutien déployées par le Gouvernement, Mmes les secrétaires d'État le feront bien mieux que moi. Mais je veux dire que nous devons préparer l'avenir car, dans la tourmente, il existe toujours des raisons d'espérer. Les associations ont été au coeur du combat, dès le premier confinement, et se sont révélées être le plus bel exemple de l'élan de solidarité qui a traversé notre pays. Dans ma circonscription de la Marne, j'ai ainsi pu constater la mobilisation de la protection civile pour aider nos aînés à domicile, du Lions Club, des couturières, des amicales de quartiers, pour fabriquer des masques, des blouses et des surblouses pour les soignants. J'ai encore en tête tous ces citoyens qui les ont rejoints pour aider, se rendre utiles, chacun à son niveau et selon ses moyens ; ces jeunes qui, par souci de l'autre, ont poussé les portes des associations solidaires. Qu'ils en soient tous remerciés.

Nos associations, comme nous tous, ont su faire preuve de trésors d'inventivité pour maintenir le lien entre leurs adhérents et poursuivre différemment leurs activités pendant les phases de confinement et de déconfinement. J'ai eu la chance de participer au lancement du Téléthon dans ma circonscription et je mesure tous les efforts fournis pour imaginer la mobilisation en 2020.

Cette formidable capacité d'adaptation démontre, s'il était encore nécessaire de le faire, que le tissu associatif et les bénévoles qui l'animent savent se mobiliser face à l'imprévu. Ils sont portés par un simple projet : le don de soi, de son temps et de ses compétences au profit des autres. D'ailleurs, la générosité des Français n'a pas été démentie par la crise ; j'en veux pour preuve l'augmentation de plus de 20 % des dons aux associations constatée en 2020.

Mais il faut aujourd'hui aller plus loin, au risque de perdre l'extraordinaire vitalité solidaire qui s'est exprimée durant ce moment singulier. Le groupe Agir ensemble se félicite des moyens déployés par le Gouvernement jusqu'à présent pour soutenir le secteur associatif. Ces mesures, de court et moyen termes, appellent toutefois des transformations plus structurelles de la politique associative, pour encourager l'engagement de tous et tout au long de la vie.

Mesdames les secrétaires d'État, deux propositions de loi ont été adoptées à l'Assemblée nationale pour soutenir et valoriser le tissu associatif : l'une prévoit de sensibiliser les élèves de collèges et de lycées à la découverte de la vie associative et l'autre vise à renforcer les capacités de financement des associations, qui en ont bien besoin. Nous comptons donc sur vous pour que le Sénat les examine dans les meilleurs délais, parce que nous mesurons tous le rôle social, éducatif et civique majeur que jouent les associations dans les territoires et parce que le dévouement des bénévoles nous oblige à mieux reconnaître l'utilité sociétale de leur action. Les associations sont le témoin de la solidité de notre nation ; agir pour elles, c'est agir pour nous tous.

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