Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 21h15
Effets de la crise sur les associations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps, UDI-I :

En ce mois de mars, la crise sanitaire souffle sa première bougie. Le débat de ce soir nous donne l'occasion de dresser un bilan des effets de la crise sur les associations.

Je tiens d'abord à souligner le rôle primordial qu'elles jouent dans les territoires. Actrices de premier plan, elles contribuent plus que jamais à créer du lien social et participent au maillage local. Qu'elles organisent des maraudes ou accueillent des personnes en difficulté, qu'elles agissent dans le domaine sportif ou culturel, il faut reconnaître qu'elles ont occupé peu à peu la place laissée vacante par le démantèlement progressif des services publics.

Un an après le début de la crise, nous pouvons relever ce paradoxe : bien que de nombreuses associations se retrouvent dans une situation très compliquée – problèmes de trésorerie, perte d'adhérents, impossibilité de pratiquer leurs activités en raison du confinement et des règles sanitaires – , le nombre de bénévoles engagés ne cesse de s'accroître tant les occasions sont offertes à nos concitoyens d'agir au service de l'autre.

Ce débat nous permet de se saisir du phénomène, d'encourager et de renforcer le tissu associatif, de lui offrir davantage de souplesse pour qu'il puisse se développer, à l'image de l'engagement de nos concitoyens.

Les problèmes de trésorerie des associations et les crédits du fonds de développement de la vie associative – FDVA – ont été largement évoqués hier soir. Mais au-delà de la situation financière difficile qu'elles traversent, les associations souhaitent une reprise lisible, équitable et ordonnée de leurs activités.

Parmi les nombreux exemples possibles, je pense notamment aux écoles de musique, aux harmonies, aux groupes musicaux, aux chorales de ma circonscription qui, plus qu'un simple loisir culturel, représentent, à tous les âges, une part importante de la vie sociale.

La crise sanitaire avait mis ces activités à l'arrêt, et les reprises partielles qui sont survenues depuis démontrent que les décrets régulant l'accès aux lieux de pratique semblent inéquitables et difficilement lisibles. J'en appelle à votre action, mesdames les secrétaires d'État : il est nécessaire d'autoriser les associations à pratiquer à nouveau leurs activités collectives artistiques, sereinement et, bien sûr, en toute sécurité.

Quant aux associations sportives, ce sont elles qui, en premier lieu, font vivre le sport en France. Dans les communes, les départements et les régions, au service des valeurs républicaines, le mouvement sportif associatif déploie de formidables actions, notamment en matière de santé – cette ambition n'est pas un luxe ! L'enjeu est surtout, désormais, de faire revenir tous les licenciés dans les clubs.

Je veux aussi saluer la capacité d'adaptation qu'ont déployée les associations qui aident les plus précaires, en distribuant des colis alimentaires et du matériel aux personnes en difficulté, dans la rue, aux aînés dans les villages, ou encore aux familles dont la situation économique a été fortement fragilisée par la crise. Le nombre de bénévoles de ce secteur a quasiment doublé, et il me paraît important de prendre conscience, dans cet hémicycle, des capacités d'engagement et de la richesse qu'ils représentent pour les territoires. Par le passé, la réserve parlementaire permettait, il est vrai, de tendre la main à ces associations.

Enfin, nous exprimons une vive inquiétude quant à l'avenir des jeunes. Les difficultés qu'ils rencontrent pour obtenir un stage, un contrat d'alternance ou un travail sont, plus que jamais, préoccupantes. Je connais les engagements du Gouvernement, que je tiens à saluer – je pense notamment au plan « 1 jeune, 1 solution ». Là encore, le travail de certaines associations constitue un véritable tremplin pour les jeunes – citons, par exemple, Chemins d'avenirs, un service dédié aux jeunes en milieu rural.

Les associations de nos territoires ont donc besoin d'être accompagnées ; elles ne doivent pas se retrouver seules face à la crise. Il est important de privilégier leur maillage, par le biais, pourquoi pas, d'un médiateur local. Avec l'ensemble de mon groupe, nous comptons sur votre engagement, que nous savons actif et ambitieux, face à l'ampleur des difficultés que traversent nos associations.

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