Intervention de Bertrand Sorre

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 21h15
Effets de la crise sur les associations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Sorre, LaREM :

La crise sanitaire que nous traversons est d'une ampleur terrible. Aucun secteur n'est épargné par le virus et ses conséquences. Le monde associatif ne fait pas exception : il a dû suspendre ses activités afin de respecter les mesures sanitaires instaurées par le Gouvernement.

Inutile de décrire le fort manque qui résulte de cette mise en sommeil, ni les effets dramatiques et durables qu'elle produit sur la santé physique et psychologique de nos concitoyens. Faute de rencontres et d'échanges, la disparition brutale du lien social, essentiel pour chacun de nous, et plus encore pour les personnes âgées ou isolées, entraîne une perte de sens, accroît l'anxiété et provoque une hausse de la consommation de psychotropes. L'arrêt des activités sportives est source de fragilité physique ou de surpoids, notamment chez les plus jeunes.

On dénombre aujourd'hui plus de 1,5 million d'associations qui peuvent compter sur 22 millions de bénévoles engagés. Elles existent partout dans nos territoires, dans les villes comme en milieu rural. Des projets innovants et fédérateurs en sont le fruit, dans des domaines très larges et variés – loisir, sport, culture, humanitaire et caritatif, social, médico-social, anciens combattants et mémoire. Ce dynamisme associatif constitue une richesse de notre nation.

Les associations ont su répondre et s'organiser face au contexte inédit que représente la crise de la Covid-19. Acteur indispensable de la vie démocratique et du bon fonctionnement de notre société, vecteur de lien social, le tissu associatif a su, au cours des différents confinements, déployer toujours plus d'inventivité et de solidarité afin de soutenir les personnes dans le besoin.

Depuis le début de la législature, donc avant la crise sanitaire, le Gouvernement a élaboré des dispositifs puissants afin de soutenir le secteur associatif. Plusieurs mois de travail et de consultations en 2018 ont donné lieu à vingt et une propositions articulées autour de trois grands thèmes.

Premièrement, le Gouvernement a engagé une politique renouvelée d'appui aux associations pour leur permettre de s'adapter aux mutations qui les touchent. À cet effet, l'État les accompagne pour mutualiser plus facilement les fonctions support, les locaux, les salariés. Par exemple, le dispositif impact emploi, qui permet de confier à l'URSSAF certaines charges administratives, a été étendu aux associations de moins de vingt salariés.

Le Gouvernement encourage également le développement des activités d'utilité sociale proposées par les associations avec la création de 2 000 postes FONJEP – fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire – pour 2021 et 2022 et le renforcement du mécénat financier et de compétences, qui favorise la générosité privée en incitant les TPE et PME à faire des dons aux associations locales afin de financer les projets de proximité.

Enfin, le Gouvernement met l'accent sur la reconnaissance du bénévolat et le développement d'une société de l'engagement. Une certification de compétences a ainsi été créée pour reconnaître et mieux valoriser le bénévolat. De même, le compte engagement citoyen – CEC – a été étendu aux bénévoles encadrants.

Depuis 2017, dans les différents projets de loi de finances et de finances rectificative adoptés chaque année, nous avons voté – bien souvent à l'unanimité – de nombreuses mesures en faveur des associations, comme celles destinées à la montée en charge du service national universel et du service civique, ou au renforcement du fonds de développement de la vie associative, dont les crédits s'élèveront à 53 millions d'euros en 2021.

Par ailleurs, les associations n'ont pas été oubliées depuis le début de la crise sanitaire. En complément des mesures d'activité partielle dont bénéficient les associations employeuses, le plan de relance dote les crédits de la vie associative de plus de 600 millions d'euros, notamment au profit de l'insertion professionnelle. Les associations peuvent également bénéficier des dispositifs d'urgence destinés à l'économie sociale et solidaire ou de ceux déployés par l'Agence nationale du sport.

En raison de la baisse du nombre d'adhérents, de nombreuses associations craignent de disparaître. Pourtant, lorsque la période d'état d'urgence sanitaire aura cessé, nous pouvons être sûrs que les associations et leurs bénévoles engagés seront là, bien présents, motivés comme jamais pour nous offrir ces moments de pratiques, de découvertes, d'échanges indispensables à la vie en société, au bien-être et au bien-vivre de chacun.

Alors, pour réussir la sortie de crise, j'en appelle à poursuivre l'engagement massif de l'État. Il faut des politiques publiques vigilantes mais surtout ambitieuses, destinées à toutes les associations, sans exception, quelle que soit leur taille ou le lieu de leur activité.

Sans même parler de leur poids économique, les associations seront des acteurs essentiels de la relance. Ce sont de formidables lieux de mixité sociale et générationnelle, favorisant l'épanouissement individuel et collectif, des lieux d'humanité où les notions de solidarité, de respect, de liberté, d'égalité et de fraternité trouvent leur plein exercice et leur pleine signification.

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