Intervention de Sarah El Haïry

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 21h15
Effets de la crise sur les associations

Sarah El Haïry, secrétaire d'état chargée de la jeunesse et de l'engagement :

Si nous sommes là ce soir, Mme la secrétaire d'État et moi-même, c'est parce que le monde associatif, l'engagement sont essentiels pour notre gouvernement comme ils le sont pour notre nation – preuve en est qu'ils ont été salués sur l'ensemble de ces bancs. Nous sommes deux parce qu'il a besoin de ses deux jambes. La première est économique parce que le monde associatif a besoin de réponses financières : celles-ci seront très largement développées par ma collègue Olivia Grégoire. Pour ma part, je souhaite apporter un début de réponse en ce qui concerne l'engagement des bénévoles, que vous avez salué, à bon droit parce qu'ils font de notre pays ce qu'il est, c'est-à-dire un pays où chacun de nous est considéré et peut apporter sa pierre.

Alors que faisons-nous pour les accompagner ? D'abord, dès le premier confinement, nous avons reconnu le caractère essentiel de leur rôle en leur permettant de déroger au confinement pour poursuivre les missions qui sont les leurs. Au-delà, nous leur avons apporté des réponses et des accompagnements très spécifiques, secteur par secteur, tel le fonds d'urgence pour le sport, certains d'entre vous l'ont rappelé, doté de 15 millions d'euros. De même, l'éducation populaire, dont M. Leseul et le président Chassaigne ont rappelé combien elle était essentielle pour notre pays, pour notre pacte social et d'abord pour nos enfants, bénéficie d'un fonds d'urgence spécifique de 15 millions d'euros, afin de l'accompagner et surtout de lui permettre de ne pas être à genoux quand il faudra repartir.

Monsieur le député Leseul, vous avez posé la question de la relance du dispositif Vacances apprenantes. Je vous confirme que le dispositif sera maintenu cet été parce que nos enfants en ont besoin : nous sommes en train d'y travailler, le ministre de l'éducation nationale et moi-même, avec les fédérations d'éducation populaire. Plus largement, la question de l'élan, de la relance me semble constituer le sujet principal de vos interventions, mesdames, messieurs les députés. Ma collègue Olivia Grégoire évoquera l'accompagnement financier nécessaire à une plus grande visibilité mais il s'agit aussi de savoir comment on accompagne l'engagement dès le plus jeune âge.

Nous sommes mobilisés par des transformations en profondeur, et d'abord pour simplifier la vie d'associations qui sont principalement composées de bénévoles, grâce au déploiement du compte Asso qui leur évite de devoir communiquer à chaque demande leurs procès-verbaux d'assemblées générales, leurs statuts ou l'identité de leurs dirigeants. Cet accompagnement passe aussi par des transformations plus structurelles, Mme Magnier l'a rappelé, visant à leur permettre de se regrouper.

Nous voulons également favoriser une sensibilisation à l'engagement dès le plus jeune âge, en soutenant les juniors associations auxquelles on peut adhérer dès l'âge de 11 ans. Il s'agit de donner aux plus jeunes le goût de l'engagement associatif, parce que nous croyons que chaque génération peut prendre sa part et qu'il n'y a pas d'âge pour s'engager. Entre 15 et 17 ans, c'est la mission d'intérêt général dans le cadre du service national universel ; entre 16 et 25 ans, c'est l'aventure du service civique, très largement renforcé par le plan de relance. Au-delà, c'est l'engagement en entreprise qui sera accompagné, avec une volonté forte du Gouvernement de favoriser le mécénat de compétence, comme M. Sorre l'a rappelé.

Tout cela ne peut fonctionner que si on reconnaît les compétences acquises et si on met en oeuvre le statut associatif que chacun d'entre vous appelle de ses voeux. La première pierre en a été posée par la loi de 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté, aujourd'hui concrétisée par le déploiement du compte Engagement citoyen.

Vous l'avez rappelé, monsieur Chassaigne, monsieur Leseul, et vous aussi, monsieur Breton, alors que nous sommes sur le point de fêter les 120 ans de la loi de 1901, de nouveaux enjeux apparaissent, au-delà du renforcement du bénévolat et du parcours d'engagement. Aujourd'hui, le monde associatif est également touché par les troubles qui affectent notre pays. Le contrat d'engagement républicain n'est rien d'autre qu'un outil destiné à permettre aux associations de répondre elles-mêmes à ces questions ; un outil construit avec les associations et pour elles, qui n'a d'autre but que de protéger cette magnifique loi 1901 et le trésor que le monde associatif constitue pour notre pays.

Plus que jamais, je crois que pour continuer à renforcer l'engagement associatif, il faut lui faire confiance, l'accompagner et lui donner les outils nécessaires pour se défendre. Quand malheureusement une partie de notre pays essaye de diviser ou de créer de la fragmentation, la seule manière d'agir est de renforcer ce qui nous unit, ce qui permet de vivre ensemble et d'accompagner les animateurs, les éducateurs, en valorisant le BAFA, le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur, en revalorisant tous les métiers de l'éducation populaire, en renforçant nos fédérations d'éducation populaire dans l'ensemble de nos territoires, mais également en donnant au monde associatif les moyens d'affronter les enjeux qui sont les siens, en matière de gouvernance ou de financement.

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