Depuis le début de la crise sanitaire, les associations, piliers de notre société et de nos territoires, vacillent. Selon le mouvement associatif, plusieurs milliers d'entre elles sont menacées de disparition, et l'engagement bénévole, poumon essentiel à la solidarité, est en baisse.
Pour avoir été pendant près de vingt ans adjoint à la vie associative, à la jeunesse et aux sports de ma commune d'Antibes, j'évoquerai plus particulièrement trois secteurs affectés. Le premier est celui des associations caritatives, dont les moyens sont menacés. Connaissant toutes et tous, sur ces bancs, le tissu associatif de nos circonscriptions, nous savons qu'avec la crise sanitaire, les populations les plus fragiles économiquement sont brutalement passées de la précarité à la pauvreté. Elles survivent grâce à l'action des associations et de leurs bénévoles. Dans mon département des Alpes-Maritimes, elles sont débordées par le nombre de demandes et ont vu le recours à leurs dispositifs d'aide augmenter considérablement. Parce que les mesures prévues dans le plan de relance ne suffisent pas, je vous propose, afin de maintenir les élans de solidarité de notre société, d'affecter le produit des amendes dressées pour non-respect des règles de confinement à ces associations caritatives.
Le constat est le même dans le secteur du sport : les adhésions aux associations chutent de 25 à 40 %. Une véritable stratégie de mécénat, assurée par le privé et encore plus incitative que la loi du 1er août 2003, dite loi Aillagon, serait la bienvenue pour financer le sport amateur.
Enfin, le domaine culturel enregistre 1,5 milliard d'euros de pertes au total. Une structure associative sur deux est en danger et près de 100 000 emplois permanents risquent de disparaître. Emplois associatifs, bénévolat menacé, reprise d'activité incertaine, insécurité financière : il est impératif que le Gouvernement réalise la réalité vécue par les associations sur le terrain et pense les conditions de leur reprise. Il est tout aussi impératif qu'il reconnaisse l'exceptionnel engagement des bénévoles et que leur soient reconnus de nouveaux droits en termes de formation et de retraite – je sais que vous y travaillez, madame la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement. Aussi ma question est-elle simple : êtes-vous prête à organiser un véritable Grenelle du monde associatif ? Il en va en effet à mes yeux de l'existence de notre modèle français.