Intervention de Sarah El Haïry

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 21h15
Effets de la crise sur les associations

Sarah El Haïry, secrétaire d'état chargée de la jeunesse et de l'engagement :

Je suis d'accord avec vous, monsieur le député : chacun des secteurs a été bousculé d'une manière différente, ce qui appelle des réponses spécifiques, aux côtés d'autres, beaucoup plus larges, pour accompagner la relance et l'élan du monde associatif.

Vous savez que je siégeais à la commission des finances il y a encore quelques mois : malheureusement, les vases ne sont pas communicants et je ne peux pas répondre positivement à votre proposition. Vous avez raison cependant de souligner que le monde caritatif a été l'un des premiers remparts et que la crise sanitaire a accéléré des crises, accentué l'inégalité dans nos territoires et a touché plus fortement les plus fragiles. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a alloué 100 millions d'euros supplémentaires aux associations de lutte contre la très grande pauvreté en particulier, principalement aux réseaux d'aide alimentaire. C'était une première étape qui était nécessaire ; de nouveaux fonds seraient dégagés si le besoin se faisait sentir.

Vous avez aussi évoqué la question du sport, et la façon de l'accompagner. On constate que dans les associations sportives, en particulier dans le secteur amateur comme vous l'avez souligné, des licenciés ou des bénévoles ne reviennent plus ; les temps de convivialité, qui créent du lien, ont disparu. Pour ces associations, ma collègue Roxana Maracineanu débloquera 100 millions d'euros dès la rentrée avec un dispositif, le pass'sport, destiné à prendre en charge le coût de la licence de jeunes âgés de 6 à 16 ans. Il s'agit, au-delà de la réouverture et de la reprise, de les stimuler de nouveau. Lorsqu'une activité a été arrêtée, il faut redonner de l'énergie aux structures associatives pour permettre aux licenciés de revenir. Ce budget s'ajoute bien sûr à celui dédié à l'accompagnement des fédérations, qui s'élève à 15 millions d'euros. Nous savons qu'il existe un maillage dont chaque échelon doit être accompagné et aidé, de l'adhérent, du bénévole ou du licencié jusqu'à la fédération qui accompagne les clubs.

Vous avez enfin évoqué le mécénat. Je crois fondamentalement à cette activité, à cet écosystème dans lequel chacun – les entreprises, les collectivités, l'État ou encore les parlementaires au moment du vote de la loi de finances – peut apporter sa pierre. La loi Aillagon est, pour moi, l'un des vrais trésors et une particularité de la philanthropie à la française. Elle a été stimulée par la précédente loi de finances, avec la création d'une franchise pour les TPE et PME qui permet de faciliter l'accompagnement des entreprises les plus proches des associations sportives en particulier. Nous devons faire mieux connaître ce dispositif, destiné à faciliter leur engagement.

Enfin, je crois aux grands moments de réunion, peu importe qu'ils soient appelés Grenelle ou états généraux. Nous fêterons prochainement le cent-vingtième anniversaire de la loi de 1901 et je crois qu'il est temps de redéfinir ensemble l'élan nécessaire à notre vie associative.

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