Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du jeudi 25 mars 2021 à 9h00
Protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d'azote — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Le protoxyde d'azote sert effectivement à faire de la chantilly, mais pas uniquement : on peut réaliser beaucoup d'autres recettes dans un siphon, par exemple des espumas. Ceux qui s'y intéressent le savent, mais je constate que ce n'est pas le cas de tout le monde dans cet hémicycle.

Je signale en outre un usage du protoxyde d'azote dont nous n'avons pas encore parlé : mélangé à de l'oxygène et à quelques autres ingrédients, ce gaz est utilisé dans les ambulances et dans les services d'urgence, pour une anesthésie de premier niveau. Si l'on y a recours dans les ambulances – à faible dose et à un moment bien précis – , c'est que son utilisation n'emporte pas de manière immédiate de conséquences irréversibles. Ce sont les usages répétés que nous pointons : quand des jeunes prennent vingt, quarante, voire cinquante douilles dans des ballons de baudruche, ils s'exposent à des lésions définitives. En outre, quand on l'utilise n'importe comment, c'est-à-dire sans ballon de baudruche, le gaz sortant à une température très basse peut causer des séquelles importantes. Le froid crée des brûlures dans la bouche. Il peut même entraîner le décès.

Il me semble disproportionné d'interdire la vente du produit aux majeurs. On passerait de l'autre côté de la répression, puisqu'on frapperait non ceux qui vendent ou provoquent la consommation, mais ceux qui utilisent ce gaz ou le consomment. Or, dans notre pays, on constate l'inefficacité d'une politique de lutte contre les stupéfiants, dont le caractère principal est de s'attaquer aux usagers. Ne reproduisons pas les mêmes travers le jour où nous légiférons sur l'effet détourné d'un produit qui n'est pas un stupéfiant, et dont l'utilisation est tout à fait légale. Ce n'est manifestement pas la piste à suivre.

En revanche, limiter la vente, sachant que les conditionnements qu'on achète en supermarché ou en hypermarché comprennent au plus une trentaine de douilles, voire huit pour les plus petits paquets, ne demanderait pas un effort considérable.

Quoi qu'il en soit, je le répète : sur le fond, au-delà de ce que prévoit la réglementation européenne, s'attaquer aux consommateurs sous un angle répressif n'est pas la voie à suivre.

1 commentaire :

Le 01/04/2021 à 14:48, Laïc1 a dit :

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Comme je l'ai dit dans le commentaire précédent, le protoxyde d'azote est un gaz à effet de serre, 298 fois plus puissant que le CO2, son interdiction ou sa vente strictement contrôlée s'impose donc.

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