Intervention de Thomas Gassilloud

Séance en hémicycle du vendredi 26 mars 2021 à 9h00
Place de la france face à la révolution des nbic

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, Agir ens :

Le premier est que si le développement d'une technologie de rupture n'est pas suffisamment maîtrisé sur les plans éthique et technique, celle-ci finit par nuire à l'homme, à ses droits et à la nature.

Le deuxième est que les conditions d'un développement sain ne peuvent émerger que dans un cadre international – c'est le fondement du multilatéralisme. C'est de ce deuxième enseignement que nous débattons aujourd'hui : comment faire de la France – et, derrière elle, l'Europe – un leader en matière de NBIC, afin de ne pas subir les pressions de la compétition sino-américaine ?

Dans la course à la puissance, le rôle joué par la compétition technologique n'a rien de nouveau. Contrôler le secret du bronze, du fer, du gouvernail, de la poudre, de la machine à vapeur, puis de l'atome : voilà ce qui a rythmé l'histoire du monde, fait et défait les empires, apporté la souveraineté prospère à certains peuples et condamné d'autres à la vassalité. Pour ceux qui douteraient encore, rappelons qu'en 1957, déjà, Washington avait tremblé au moment du lancement du satellite Spoutnik. Face à ce Pearl Harbor technologique, les États-Unis s'étaient alors lancés dans une course à l'espace. À l'époque, nombre d'Américains n'en avaient pas saisi les enjeux stratégiques, mais tous ont profité de ses retombées scientifiques et technologiques, comme le GPS, la télévision, la téléphonie satellitaire et l'informatique.

Au-delà du saut technologique réalisé dans chacune de ces disciplines scientifiques, c'est bien la convergence des quatre – nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives – qui offre des possibilités sans précédent et pose des questions nouvelles.

Nous, êtres humains, sommes de plus en plus intimement liés à la technologie : c'est à grande échelle qu'elle entre dans nos vies, par le biais des smartphones, des traqueurs d'activité, des réseaux sociaux, des jeux en ligne ou des lunettes de réalité augmentée. Ces appareils numériques s'immiscent dans notre vie privée et sociale et ont de plus en plus d'effets sur les échanges humains. En effet, les interactions avec les machines qui nous entourent – caméras de vidéosurveillance, chaussures intelligentes, puces à ADN, technologies de reconnaissance faciale – permettent de nous caractériser numériquement, les données collectées touchant à notre patrimoine génétique, notre santé, nos sentiments, nos préférences, etc.

Parallèlement, l'importance de l'interface entre l'homme et la machine ne cesse d'augmenter, réduisant la distance qui existait jusqu'à présent entre les capacités de l'homme et celles de la machine. Ainsi, certains robots peuvent imiter le comportement humain au point d'entrer en compétition avec l'homme sur le marché du travail et dans la vie courante.

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