L'an dernier, la France a connu une multiplication par quatre du nombre des cyberattaques lancées contre ses entreprises et ses administrations les plus sensibles. Depuis le début de l'année, les attaques sont devenues hebdomadaires et n'épargnent personne.
Les hôpitaux, en première ligne pour soigner les malades de l'épidémie de covid-19, sont devenus récemment les cibles privilégiées du rançonnage, qui consiste à paralyser l'ensemble du système informatique d'une structure jusqu'au versement d'une rançon.
Le mois dernier, les informations personnelles et médicales de plus de 500 000 Français, issues d'une trentaine de laboratoires d'analyses médicales, ont été rendues publiques par des hackers. Ces phénomènes doivent nous alerter : ils disent quelque chose de la vulnérabilité de notre tissu économique, de notre administration et de l'ensemble de notre réseau informatique. Il y a deux semaines encore, l'incendie d'un centre de données OVH a montré combien ce réseau était fragile : plus de 3,5 millions de sites web, en grande partie français, ont été affectés par le sinistre.
Monsieur le secrétaire d'État, la sécurité informatique n'est pas un sujet sur lequel nous pouvons lésiner. Elle nous concerne tous et nous concernera de plus en plus au fur et à mesure que se développeront les objets connectés, la décentralisation des services administratifs, la robotisation des appareils de production ou encore les applications reposant sur l'intelligence artificielle.
Je pose donc deux questions : que compte faire le Gouvernement, au niveau national, pour relever ces défis ? Au niveau européen, quelles sont les actions de la France afin de faire émerger une défense européenne en matière de cybersécurité, étant entendu que la menace ne répond pas à une logique de frontières ? Des coopérations existent-elles ?