Vous pointez un sujet absolument central, sur lequel d'ailleurs le Président de la République s'est exprimé, il y a quelques semaines : celui des cyberattaques et de la cybersécurité.
De la même manière que, lors d'une pandémie, la réponse première repose sur l'application des gestes barrières et le comportement individuel, nous devons faire prendre conscience à l'ensemble des Françaises et des Français de la menace qui pèse sur eux et sur leur entreprise et de la nécessité de respecter les gestes barrières dans leur vie personnelle ou professionnelle. La meilleure manière d'éviter une cyberattaque reste encore de ne pas cliquer sur une pièce jointe envoyée par une personne inconnue, de télécharger les mises à jour sur son téléphone portable ou son ordinateur, de changer régulièrement de mots de passe et de les choisir de manière relativement élaborée.
De nombreuses cyberattaques commencent par l'envoi d'une pièce jointe vérolée. C'est effectivement devenu un problème national, je pense notamment à l'attaque des hôpitaux, le dernier en date étant celui d'Oloron-Sainte-Marie qui se remet difficilement. Pour y parer, nous devons améliorer la prise de conscience – c'est pour cela que nous avons travaillé à une campagne de communication, notamment avec l'équipe du Bureau des légendes. Nous devons aussi renforcer les effectifs de l'ANSSI – Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information – qui bénéficiera d'un budget supplémentaire de 136 millions d'euros dans le cadre du plan de relance : ce sont ces personnes qui interviennent à la manière de pompiers et travaillent avec les très petites entreprises, les PME et les grandes entreprises pour anticiper les attaques. Enfin, il nous faut apporter une réponse technologique, car il s'agit bien d'une guerre technologique. C'est la raison pour laquelle le Président de la République a annoncé, il y a quelques semaines, une mobilisation de 1,3 milliard d'euros.
Nous menons également ce combat au niveau européen ; nous commençons à nous coordonner et nous avons ouvert un centre européen de cybersécurité en Roumanie. Nous ne sommes qu'au début de la réponse commune et nous devons la renforcer.