Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier
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Cet après-midi, ni la solennité du lieu ni celle des circonstances ne devraient effacer le cocasse de la situation. Monsieur le Premier ministre, vous êtes nommé depuis douze jours, mais vous avez été aussitôt condamné au pain sec du silence politique. Vous avez occupé le temps en faisant une tournée des commissariats. Il fallait vous taire, p...
Cela se fera sans doute, mais sans nous ! Ce n'est pas votre personne, monsieur Castex, qui est en cause : sachez que nous la respecterons toujours. Mais pourquoi vous ferions-nous confiance politiquement ? La Constitution dispose, en son article 20, que le Premier ministre « détermine et conduit la politique de la nation ». Vous n'êtes pas co...
Jupiter nous a déjà rappelé bien des fois qu'il s'occupait de tout, et même du reste – du montant des primes pour les voitures au nombre de contrats d'apprentissage. Tout est déjà dit. De toute façon, le monarque présidentiel ne supporte pas que le Premier ministre fasse mieux que lui, raison pour laquelle votre prédécesseur a été renvoyé – nou...
Personne ne croit non plus que vous conduirez la politique de la nation, monsieur Castex ! Comme nous, vous seriez déjà bien heureux de parvenir à la suivre ! Car souvent Jupiter varie, et bien fol qui s'y fie. Ordres et contre-ordres sont devenus la règle. Le masque, par exemple, hier inutile pendant la crise sanitaire, sera désormais obligato...
Macronie et absurdie sont limitrophes, comme le sont, le long du fleuve Oyapock, où vous êtes allé récemment, le Brésil et la Guyane – laquelle ne parvient pas à devenir une île, même après que Jupiter et vous l'avez proclamée telle.
La Guyane est abandonnée ; la Guyane demande des moyens et du respect ; la Guyane, toutes tendances confondues, réclame désormais l'arrivée des médecins cubains, puisque la patrie ne lui répond pas !
Bref, le Président de la République vous demande de réparer en 600 jours les dégâts qu'il a occasionnés en trois ans. C'est votre feuille de route. Nous ne pouvons y croire. Nous ne pouvons avoir confiance. Comptez-vous rétablir les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail qui protégeraient la santé des salariés menacés par ...
Allez-vous enfin nationaliser l'usine française de Luxfer pour qu'elle produise les bouteilles d'oxygène de nos hôpitaux ? Non. Le glyphosate sera-t-il finalement interdit à la fin de l'année 2020 ? Non. Préparez-vous la sortie des accords de libre-échange CETA – avec le Canada – et JEFTA – avec le Japon – acceptés par le Président ? Non.
Après avoir prolongé l'activité de dix réacteurs nucléaires, déciderez-vous de leur fermeture ? Non. Comment, au reste, l'organiseriez-vous ? Rétablirez-vous la ligne de fret Perpignan-Rungis ? Non. Le monopole de la SNCF ? Non. Où est d'ailleurs l'argent pour le rail ? Comptez-vous reprendre la part qui revient au bien commun et à tous les F...
L'impôt sur la fortune ne sera pas rétabli. Les 3 milliards qu'il permettrait de collecter suffiraient pourtant pour payer les 60 000 soignants supplémentaires dont nous avons besoin dans nos hôpitaux.
Avez-vous enfin compris que l'eau allait devenir une ressource rare et qu'il convenait d'engager dès maintenant, avec fermeté, la rénovation de nos canalisations en ruine ? Car 20 % de l'eau se perd en France, ce qui crée des situations indignes. Rendrons-nous aux populations de Mayotte, de la Guadeloupe, de la Guyane – et j'en oublie sans dout...
Allez-vous réparer les dégâts infligés à la santé publique depuis le ministère de Xavier Bertrand – vous étiez alors son directeur de cabinet ? Non.
Car le premier acte de votre gouvernement, les accords du Ségur, vont aggraver le désordre à l'hôpital. Quelle sottise de penser que l'annualisation du temps de travail peut améliorer d'une quelconque manière l'organisation des services !
Le Ségur ne revient pas sur les fermetures de lits et de services, ni sur le manque de moyens humains. Il renforce le modèle de gestion d'hôpitaux considérés comme des entreprises à but lucratif.
Avons-nous définitivement pris conscience, tous autant que nous sommes, du mascaret social qui s'avance vers nous ? La France connaîtra une récession de 11 % cette année. Pour y faire face, le gouvernement précédent n'a injecté que l'équivalent de 2 % du PIB dans l'économie. L'Allemagne, dont le PIB n'a reculé que de 6 points, injecte, elle, 20...
Le saupoudrage d'argent public sans contrepartie sociale, écologique ou en matière d'emploi va-t-il cesser ? Sept milliards ici, quinze milliards là… Tout cet argent est inutile si l'on compte sur la magie du marché pour qu'il soit investi au bon endroit. L'État doit assumer la planification, non la manier comme un gadget pour faire taire les i...
… dans la vie des communes, qui sont la structure de base de la démocratie française et de la République depuis sa naissance. Le plan doit être l'instrument d'une démocratie participative telle qu'on peut l'imaginer et la vouloir au XXIe siècle. Comment, sinon, réaliser la bifurcation écologique ? C'est impossible ! Comment, sinon, respecter la...
Ne criez pas, chers collègues ! Elle a une excuse : la veille, vous étiez encore membre d'un parti d'opposition, qui compte ici même cent députés.
Finalement, le président du groupe LaREM, notre estimé collègue Gilles Le Gendre, avait bien raison lorsqu'il a lui-même reconnu que, parmi les quelque 315 membres que comptait son groupe, pas un n'était capable, après trois ans de présence dans cet hémicycle, d'exercer la fonction de Premier ministre.
Quel genre de parti de gouvernement êtes-vous donc ? Je vous assure que, parmi les dix-sept députés insoumis ici présents, il y a plusieurs premiers ministres possibles.