Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier
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Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, M. Garot va avoir l'occasion de voir qu'il y a pire en matière de longueur que l'excellent résumé de son point de vue qu'il a fait à l'instant.
Au passage, je précise que M. Ruffin aurait dû monter à la tribune avant moi, mais il se trouve que la commission dans laquelle il siège et où il y défend ses amendements se réunit en ce moment même,...
Je suis un homme des villes, vous le savez. Cependant, vous ne savez pas que j'ai été, il y a fort longtemps, celui qui tenait la rubrique agricole du journal Les Dépêches, dans le Jura, et que de cette époque m'est venu un intérêt pour l'agriculture que je ne soupçonnais pas au départ puisque mes centres d'intérêt, c'étaient la poésie du XVIe ...
Mais j'ai pu me rendre compte des mutations incroyables qui se produisaient dans ce domaine de l'activité humaine. Notre pays a connu des bouleversements dans son agriculture. Je crois qu'il est important de remettre en perspective ce dont nous parlons pour comprendre le moment que nous vivons. Notre débat s'élève si nous le prenons ainsi. Sino...
Quand il y a eu le décollage des populations urbaines, entraînant la modification générale, et même planétaire, du mode de vie humain – car c'est un fait anthropologique – , on est passé à un pourcentage de 22 %, pour en être aujourd'hui à 1,8 % d'agriculteurs dans le total de la population active, soit une baisse de 95 % ! C'est une révolution...
... puis à nouveau, en cours de route, dans le bateau même où elle se trouve avant d'arriver à son point de livraison. C'est la domination de la valeur d'échange, la domination de la sphère financière sur l'agriculture où l'on pensait que jamais elle ne prendrait pied puisque, celle-ci étant par définition très dépendante du cycle des saisons e...
Vous pouvez inventer tout ce que vous voulez, monsieur le ministre, vous ne changerez pas cette réalité. Vous disiez dans votre intervention liminaire que vous faites une politique des réalités... Fort bien. Mais la réalité c'est la financiarisation de l'agriculture. Du coup, cela change tout. Un des premiers changements concerne la rente que ...
Car comme le pouvoir d'achat progressait même si les familles ne gagnaient pas plus, elles étaient contentes de cette situation, tout le monde y trouvait son compte... sauf les agriculteurs qui eux, évidemment, devaient travailler davantage pour produire davantage à moindre coût, et n'y ont jamais trouvé leur compte. C'est ainsi que le modèle i...
La ligne générale de pente de l'Union européenne et de la nouvelle PAC, c'est en effet la renationalisation des politiques agricoles, c'est-à-dire l'exaltation de la compétition entre les pays, toujours sur le même mode : produire plus n'importe comment pour produire n'importe quoi, peu importe du moment que cela se vend – je ne dis pas que les...
... honorables pour ceux qui produisent. Mais vous acceptez qu'existe une soi-disant ferme de 37 000 porcs – je pense que M. le rapporteur, qui est agriculteur lui-même, n'appellerait pas cela une ferme – , alors qu'on est en fait dans une usine qui produit dans des conditions absolument détestables. C'est ce qui est le plus révoltant par l'ind...
... ou seraient le symbole d'une économie administrée. Mais enfin, tout cela a eu cours pendant des décennies, notamment sous l'autorité de De Gaulle : les prix – tous les prix, y compris ceux des gommes et des crayons que vos parents achetaient pour leurs gamins – étaient alors administrés ! Quel problème y a-t-il donc à fixer des prix planch...
Il est par conséquent dans la nature des choses que le plus fort s'impose à celui qui n'a pas les moyens de résister : telle est la logique économique. C'est pourquoi il faut des prix plancher. Ne le comprenez pas comme une espèce de rêve qui n'aurait pas de rapport avec la réalité : tout au contraire, c'est parce que nous avons l'avons compri...
Il s'agit par conséquent d'un défi : avec le changement climatique, l'agriculture ne sera, d'ici quelques années, plus la même qu'avant. Comment allons-nous faire face à cette réalité ? Pas avec des gens ruinés, étranglés de cette façon par un endettement auquel ils n'arrivent plus à faire face et confrontés à des fluctuations de prix. Il y a ...
Or il s'agit d'un drame social et humain épouvantable qui vous émeut, je le sais, autant que moi. Pour que cette nouvelle agriculture capable de faire face à cette révolution verte puisse voir le jour, il faut acter, par des gestes forts, les ruptures que nous menons à bien. Je dis bien les ruptures : rupture d'abord – c'est notre ligne : il y...
J'ai dit une fois à ce propos, et l'on m'a dit que j'exagérais – admettons, j'accepte de diviser par deux le chiffre en question, il est vrai que je suis marseillais et que j'ai peut-être exagéré – , que la qualité nutritive d'une pomme de l'époque où j'étais gamin était deux fois supérieure – je vous fais un prix, car j'avais dit cent fois – à...
Voilà où nous en sommes. Chers collègues, j'ai fait cette remarque à cette heure pour vous faire sourire. Il faut bien, également, sourire, sinon l'on n'en finit plus de pleurer. Monsieur le ministre, il faut que, sur cette question de la qualité, le texte marque là aussi une rupture. Voilà donc les trois sujets sur lesquels ce texte n'est pa...
Eh oui ! Quand les Français prennent une décision, ça compte ! Cela vaut la peine de désobéir à l'Union européenne, de construire des rapports de force ! Une nouvelle agriculture doit jaillir – mais ce ne sera pas par l'intermédiaire de ce projet de loi. On voit que vous essayez de bien faire, mais j'espère avoir convaincu les collègues et vou...
Monsieur le président, mes chers collègues, monsieur le ministre, et caetera, je ne serai pas l'orateur central du groupe La France insoumise sur ce texte, et je souhaite m'exprimer sur l'organisation de ce débat. Celui-ci sera contraint par le temps partagé. Cette disposition a été prise à la suite d'une suggestion, à mon avis assez malheureu...
Nous avons besoin de produire le plus possible sur place et de répondre au défi écologique. Non, ce n'est pas un à-côté, mais bien le coeur de l'affaire. Les méthodes de production agricole actuelles ont épuisé la terre et sont en train de l'épuiser. Tous ceux qui étudient la fertilité des sols savent que celle-ci régresse. Cette question mérit...