Les amendements de Julien Aubert pour ce dossier

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En ce début d'après-midi, je paraphraserai Lamartine : borné dans ses désirs, infini dans ses vœux, l'écocide est un crime qui se souvient des cieux.

Nous retrouvons ici un débat que nous avons eu en commission spéciale. En matière de pollution de l'eau, le périmètre est assez facile à définir, mais il est plus vague lorsqu'il est question de pollution de l'air. Jusqu'où doit-on, en effet, mesurer la pollution de l'air induite par un acte prohibé ? L'amendement tend donc à ce qu'un arrêté p...

Vous conviendrez qu'il n'était question jusqu'à présent que de pollution de l'eau, à laquelle vous ajoutez la pollution de l'air. Si le délit n'existait pas, c'est qu'on ne s'est jamais penché sur la manière de mesurer cette pollution pour pouvoir enregistrer un délit.

S'il existait préalablement, pourquoi l'élargir ? S'il n'existait pas, vous ne pouvez pas nous dire que vous savez ce que vous allez faire parce que cela existe déjà ! J'entends tous vos arguments, mais dites-moi donc dans quel périmètre doit s'exercer la mesure de la pollution de l'air en cas d'accident ou de délit.

Personnellement, je suis très hostile à ces amendements, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il semble peu opportun d'assimiler des délits aussi différents que ceux que vous citez, d'autant qu'ils peuvent être commis de manière volontaire ou involontaire. Par exemple, le cas d'une exploitation menée sans autorisation par inadvertance entre-...

D'ailleurs, pas plus tard que tout à l'heure, le rapporteur Balanant a répondu à Mme Manin – comme vous le voyez, je suis très attentif aux débats ! – qu'il repoussait son amendement parce qu'il fallait prendre le temps nécessaire pour mesurer l'efficacité des nouvelles mesures. De la même manière, ne faudrait-il pas prendre le temps d'appréhen...

Vous avez déposé un texte qui durcit la transgression des règles et conduit à sanctionner plus durement les entreprises avant même qu'elles aient commis le moindre délit,…

…puisqu'il suffit qu'il y ait un risque de pollution pour que le délit soit caractérisé ! C'est intéressant, parce que si je suis votre raisonnement juridique, les personnes fichées S et qui pourraient commettre un acte terroriste, qui est un risque durable et grave à l'humain, doivent être arrêtées avant d'avoir fait quoi que ce soit ! C'est ...

Il peut arriver que l'on viole certaines réglementations sans le savoir – même si nul n'est censé ignorer la loi –, mais le faire sciemment est différent. Seulement, comme vous avez refusé d'avoir un débat sur l'intentionnalité dans l'article précédent, la caractérisation de la récidive que vous nous proposez ne tient pas d'un point de vue jur...

Mais oui, madame Moutchou ! Il faut dire que moi, je différencie la volonté de commettre un homicide, la tentative d'homicide, et l'homicide – il existe tout de même une différence pour la victime ! Monsieur Balanant, je n'ai pas vraiment compris votre métaphore corporelle – vous êtes un juriste émergent !

…mais ce n'est pas la même chose de mettre un coup de poing volontairement et un coup de genou sans le faire exprès ! Pourtant, vous considérez que c'est de la récidive. Vous avez évoqué l'article 121-3 du code pénal, qui prévoit qu'« il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre. »

Mais la loi prévoit que la mise en danger délibérée constitue un délit – elle fait donc bien référence à l'intentionnalité. Pour toutes ces raisons, je vous mets en garde : durcir le domaine d'application de la récidive aura des conséquences pour les entreprises – notamment celles implantées dans plusieurs départements, qui risquent de se retr...

C'est là que l'on voit qu'il aurait été intéressant que le ministre de la justice soit présent au banc !

Effectivement, s'agissant des eaux territoriales, vous avez raison – même si on pourrait vous rétorquer que la convention de Montego Bay de 1982 porte également sur le plateau continental – notion qui, de mémoire, a été reconnue en 1958 –, lequel est fondé sur un critère de bathymétrie beaucoup plus large et s'étend donc parfois jusqu'à 180 ou ...

Madame la ministre, lorsque vous citez les hydrocarbures relâchés dans l'air par l'excavation des sols, parlez-vous de particules ou de CO2 ? Qu'est-ce qui a été émis, précisément, que vous considérez comme polluant ?

J'en profite pour défendre également le n° 7172. Au sujet du délit d'écocide, M. Leseul dénonçait tout à l'heure un abus de langage. Il s'agirait plutôt d'un habit de langage, c'est-à-dire de déguiser une réalité qui n'a rien à voir avec le mot dont on la revêt. M. Balanant a commencé par nous dire que les termes employés ne présentaient aucune...

Lorsqu'on m'assure que quelque chose n'a pas d'intérêt immédiat, je me demande toujours pourquoi le faire. Vous nous avez également parlé, monsieur le rapporteur, du délit d'homicide involontaire.

La comparaison ne tient pas : si vous aviez prévu un crime d'écocide et un délit d'écocide involontaire, je vous aurais suivi, mais il n'est question ici que d'un délit d'écocide, volontaire ou non. Sur ce, Mme la ministre a déployé tout son art de l'euphémisme et déclaré que l'écocide n'était pas forcément spectaculaire. Or le mot même d'écoci...

Mais quelle disproportion entre la montagne que vous aurez vendue dans les médias et la souris juridique dont ces débats accoucheront !

Ce n'est pas parce que nous sommes hostiles à l'idée de punir ceux qui provoquent des dégâts sur l'environnement, ce n'est pas la question, mais parce que nous considérons que ce que vous faites ici n'est pas bien. Rappelez-vous le contexte dans lequel est né ce texte. Les gilets jaunes étaient en colère contre le politique, l'accusant de trah...