Les amendements de Philippe Vigier pour ce dossier

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Monsieur le président, monsieur le ministre de l'économie et des finances, monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, mes chers collègues, cette première loi de finances pour le quinquennat devait nous faire entrer de plain-pied dans le nouveau monde promis par le Président de la République. Toutes les conditions étaient réunies ...

… sans doute parce que vous avez voulu construire le nouveau monde sur les fondations de l'ancien. J'en veux pour preuve que, malgré notre volonté d'oeuvrer à vos côtés au service de l'intérêt général, vous n'avez retenu aucune de nos propositions. De ce point de vue, vous avez fait comme l'ancien monde !

J'ajoute que votre promesse d'une transformation en profondeur n'est pas tenue. Certes, la réforme du droit du travail est engagée, mais le projet de loi ne contient aucune réforme d'envergure sur le périmètre d'intervention de l'État. En effet, 1 600 emplois sont supprimés !

Les conséquences de cette inaction sont graves, messieurs les ministres ! Vous laissez les dépenses fiscales atteindre le montant jamais égalé de 100 milliards d'euros, et vous créez dix-sept nouvelles niches fiscales !

Le déficit dérape de 6 milliards, ce qui le laissera à 3,2 % du PIB en 2018, contrairement à ce que prévoyaient nos engagements européens. En réalité, c'est uniquement parce que les administrations de sécurité sociale sont excédentaires que l'on affiche un déficit de 3 %. Enfin, vous procédez à des coups de rabot sans vision dans le budget des...

Et vous exigez que les collectivités territoriales dépensent 13 milliards d'euros de moins en cinq ans ! On verra, je prends date aujourd'hui, que c'est irréaliste. Vous le savez, la suppression de la taxe d'habitation et les nouveaux critères d'endettement mineront l'investissement local pourtant essentiel au développement des territoires. Da...

Toutefois, en dépit de ces totems de l'ancien monde que vous avez voulu conserver à tout prix, cette loi de finances comporte des d'avancées qu'il faut souligner. Vous voyez, c'est cela d'être équilibré !

Je tiens tout d'abord à saluer votre effort, messieurs les ministres, en faveur d'une véritable sincérité budgétaire – à gauche, je pense que cela veut dire quelque chose – qui permet de rompre avec tant d'années d'artifices et d'expédients. Ensuite, vous avez eu le courage de faire des choix forts pour orienter le capital vers nos entreprises...

… et il est entaché de fautes lourdes. Tout d'abord, vous ne supprimez pas la taxe d'habitation : elle sera maintenue pour 20 % de la population, et les taux augmenteront. Promesse abandonnée !

Ensuite, je voudrais vraiment que pour une fois, l'État tienne parole et que la compensation se fasse à l'euro près. On verra avec le temps ce qu'il en sera. Aujourd'hui, vous n'allez pas au bout de cette réforme et l'autonomie fiscale vous guette. D'autre part, les coupes claires que vous réalisez vont fragiliser le logement social, et vous l...