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Marjolaine Meynier-Millefert
Question N° 12841 au Ministère de l'enseignement supérieur


Question soumise le 2 octobre 2018

Mme Marjolaine Meynier-Millefert interroge Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la découverte des autres métiers de la médecine pendant les formations initiales en médecine. Le Président de la République a dernièrement annoncé de nombreuses mesures pour améliorer la formation des futurs médecins notamment la suppression du numerus clausus, dont on peut se réjouir. Cependant, les professionnels de la médecine souffrent d'une méconnaissance précise du travail quotidien des autres métiers de la médecine, leur formation initiale ne les conduisant pas à la découverte des autres métiers. Ainsi, pour décloisonner ces métiers et en favoriser la cohésion, elle souhaite savoir si le Gouvernement envisage d'instaurer une découverte en immersion des autres métiers de la médecine pendant les formations initiales des futurs professionnels médicaux.

Réponse émise le 21 mai 2019

La stratégie nationale de transformation du système de santé dont les grands principes ont été annoncés par le Président de la République le 18 septembre 2018 comporte un axe consacré à l'adaptation des formations aux enjeux du système de santé. L'ambition portée vise à mettre en place une orientation progressive en s'appuyant notamment sur la connaissance des autres métiers et des environnements de travail, ce qui favorisera l'exercice décloisonné entre établissements et professionnels de santé. Pour ce faire, dans le cadre de la réforme de l'accès aux études de santé, des mesures sont envisagées pour une meilleure connaissance des métiers mais aussi des différents modes d'exercice existants. En amont, des supports d'information à destination des lycéens sur l'ensemble des filières seront créés et disponibles à partir de la plateforme Parcoursup et des sites d'aide à l'orientation de l'ONISEP. Au cours des études médicales, l'apprentissage a lieu de façon quasi-exclusive dans le monde hospitalier et souvent en centre hospitalier universitaire (CHU), les étudiants bénéficient ainsi de moyens importants et le travail en équipes y est favorisé. Cependant, la vision du métier est réduite à celle de médecin praticien en CHU. Il est donc nécessaire de développer l'approche pluri-professionnelle en organisant des stages hors hôpital, ce qui implique l'ouverture de nouveaux terrains de stages plus diversifiés (dans des structures de soins primaires, en ambulatoire, en maisons de santé, en libéral …) et le recrutement ainsi que la formation de maîtres de stages. La découverte des différents modes d'exercice de la médecine pourra se faire par divers formats comme ces stages, les mises en situation et les enseignements. Par ailleurs, toujours dans cet objectif d'orientation progressive de l'étudiant, l'accès au 3ème cycle des études de médecine sera réformé avec la suppression des épreuves classantes nationales (ECN) au profit d'un système de régulation reposant sur les connaissances théoriques, les compétences cliniques et relationnelles et le parcours de l'étudiant. Ainsi, ce changement de méthode dans l'attribution d'une spécialité et d'un territoire d'exercice a pour corollaire une meilleure connaissance par l'étudiant de l'ensemble des modes d'exercice et des métiers possibles et s'accompagne d'un travail plus approfondi sur son projet professionnel. La réforme du 2ème cycle de médecine transforme également l'actuelle sixième année, quasi-exclusivement consacrée à la préparation des ECN, en une année pré-professionnalisante qui impliquera l'étudiant de manière plus importante et plus immersive dans les stages.

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