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Sabine Rubin
Question N° 20477 au Ministère de l'économie


Question soumise le 18 juin 2019

Mme Sabine Rubin appelle l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur les destructions en série d'emplois français auxquelles se livre la famille Bich, actionnaire très largement majoritaire de la société BIC, depuis plusieurs mois. En janvier 2019, le fabricant de stylos avait déjà annoncé la délocalisation, à l'été 2019, de plusieurs dizaines d'emplois vers la Tunisie, où il possède déjà un site de production. Dans le cadre du projet Invent the Future, il a également annoncé, le jeudi 6 juin 2019, la suppression de quatre cent cinquante emplois dans le monde d'ici à 2021, dont une centaine en France, au siège de Clichy. Cette fois, c'est à Sofia, en Bulgarie, que sera recréée une partie des postes, dans un but affiché d'efficience, afin de réaliser des économies qui pourront être réinvesties dans l'innovation à long terme. Mais comment ne pas voir la supercherie grossière qui consiste à parler d'investissement pour masquer la tyrannie des mangeurs de dividendes ? Car c'est bien pour satisfaire ces derniers, dont les profits diminuent depuis plusieurs années, que sont déplacées les opérations vers des pays où le travail se vend moins cher. Comble de l'ironie, la direction s'est attaché, à cette fin et pour plusieurs mois, les services de l'onéreuse société de conseil McKinsey. Elle lui demande s'il compte laisser encore longtemps des entreprises bénéficiaires détruire, dans une poursuite aveugle du rendement à court terme, ce qu'il reste des industries françaises.

Réponse émise le 12 novembre 2019

Le groupe BIC a récemment annoncé la seconde phase de son plan « BIC 2022 - Invent the future », dont les objectifs sont d'accroître l'efficacité, d'améliorer les processus d'innovation, de mieux comprendre les besoins des consommateurs et de renforcer les activités commerciales. En prenant le virage du numérique, le groupe BIC vise à consolider ses positions de leader international dans ses trois activités (papeterie, briquets et rasoirs). Dans le cadre de ce plan, est envisagée la suppression de 450 emplois dans le monde, principalement des fonctions administratives, dont environ 100 en France sur le siège de Clichy, partiellement compensés par la création de 40 nouveaux emplois. Au niveau mondial, 400 emplois seront créés, notamment dans les nouveaux métiers du numérique. Le groupe BIC est une entreprise familiale cotée à la Bourse de Paris, présente en France depuis plus de 60 ans, dont le chiffre d'affaires mondial s'élève à 2 milliards d'euros. Il compte actuellement 13600 salariés dans le monde, dont 1800 en France. Il possède 27 usines dans le monde, dont sept en France : une usine de production de stylos billes à Montévrain (77), deux usines d'articles de papeterie dans le Pas-de-Calais (à Boulogne-sur-Mer et Samer) et une à Vannes (56), une usine d'encres et colorants à Cernay (68), une usine de rasoirs à Longueuil-Sainte-Marie (60) et une usine de briquets à Redon (35), qui produit chaque jour 3 millions de briquets, soit 50 % de la production mondiale de briquets du groupe. Les usines situées en France ne seront pas concernées par les suppressions d'effectifs, tout comme les fonctions administratives de l'activité briquets. Ces usines sont des centres d'expertise pour le reste du groupe, sur toutes les étapes de la fabrication, et exportent en volume hors de France 73 % de leur production de papeterie, 96 % de leur production de briquets et 94 % de celle de rasoirs. C'est aussi en France que sont installés les laboratoires de R&D pour les produits de papeterie et pour les briquets. 80 % des produits BIC vendus sur le marché français sont fabriqués en France. Le groupe dispose d'une grande capacité d'innovation couplée à une stratégie d'intégration industrielle – 96 % des produits BIC sont produits dans ses usines. La France est le berceau du groupe BIC, et reste son pays d'ancrage et son principal pays de production. Alors que notre pays ne représente qu'environ 8 % des ventes mondiales de BIC, c'est en France qu'est réalisée 50% de la production mondiale du groupe. Le groupe BIC est ainsi un fort contributeur positif à la balance commerciale de notre pays. Ce plan de modernisation contribue à maintenir la compétitivité de l'entreprise et à pérenniser son outil industriel fortement implanté en France. Le ministre de l'économie et des finances est attentif à la compétitivité et à l'emploi que génèrent des groupes industriels de dimension mondiale comme le groupe BIC et déterminé à soutenir l'industrie française.

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