M. Jean-Yves Bony appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le malaise du personnel soignant hospitalier, et notamment des infirmiers. Les conditions de travail sont de plus en plus difficiles, les cadences deviennent insupportables et menacent directement les patients. Par ailleurs, outre les abandons, les arrêts longue maladie pour burn-out et les départs à la retraite non remplacés, la profession souffre d'un manque d'effectif chronique. La profession exige une reconnaissance des compétences, une revalorisation des salaires conforme au niveau des responsabilités ainsi qu'une amélioration des conditions de travail et un meilleur encadrement des étudiants. Il lui demande de lui préciser les mesures que le Gouvernement entend prendre pour répondre à l'attente de cette profession.
La profession infirmière a récemment bénéficié d'avancées notables, d'abord graduellement par le développement de protocoles de coopération et notamment dans le secteur ambulatoire avec le dispositif « Asalée » qui a été étendu dans le cadre du plan de renforcement territorial de l'accès aux soins et, récemment, de plus façon globale, par la reconnaissance de l'infirmier en pratique avancée, dont le cadre juridique a été fixé par les décrets du 18 juillet 2018. Le champ de l'exercice infirmier en pratique avancée cible particulièrement le suivi des pathologies chroniques, de l'oncologie et de l'insuffisance rénale chronique. D'autres champs, tel celui de la psychiatrie, vont faire l'objet de prochains travaux. Les premières infirmières en pratique avancée diplômées par les universités accréditées en octobre dernier mettront leurs compétences élargies au service des usagers du système de santé dès septembre 2019. Dernièrement, le décret et l'arrêté du 25 septembre 2018 ont permis aux infirmières d'élargir leur compétence en matière de vaccination antigrippale. Le dispositif du bilan de soins infirmiers, actuellement expérimenté dans onze départements, vise à améliorer l'évaluation par l'infirmier des besoins en soins des patients dépendants et l'organisation de leur maintien à domicile en favorisant la coordination des soins avec le médecin traitant. Le devenir de cette expérimentation relève du dialogue entre l'assurance maladie et les syndicats représentatifs de la profession. C'est également des négociations conventionnelles entre les syndicats d'infirmières libérales et l'assurance maladie que relèvent les modifications à la nomenclature. Ces négociations vont reprendre début décembre après une période d'interruption. Enfin, le processus d'universitarisation se poursuit en lien étroit avec le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Par ailleurs, différentes mesures retenues et annoncées par le Président de la République le 18 septembre pour la transformation du système de santé concernent l'exercice pluri-professionnel et son organisation en structure regroupée ou au sein d'une communauté professionnelles territoriale de santé en particulier. Ces orientations donnent aux infirmières toute leur place, notamment quand elles exercent dans le secteur libéral. Ainsi, une des missions prioritaires proposées aux Communautés professionnelles territoriales de santé est le « maintien à domicile des personnes fragiles âgées ou poly pathologiques » : de par leur expertise et de leur présence très conséquente sur le terrain, les infirmiers libéraux auront un rôle de tout premier plan à jouer dans cette mission.
1 commentaire :
Le 16/01/2019 à 12:50, LaureC a dit :
Tout d'abord merci a Mr BONY de s'intéresser enfin à nos conditions de travail. Je suis sidéré de voir qu'aucune réponse ne concerne le personnel hospitalier, l'IPA dont la grille indiciaire n'est toujours pas publié !!! Les infirmiers voulant se spécialisés n'y arrivent pas toujours fautes de financement car oui, nous sommes obligés d'avoir un financement pour suivre 1 ou 2 années d'études plus ou moins éloigné de notre domicile. Quand à ceux qui ne sont pas concerné par la formation d'IPA ou qui ne souhaite pas se spécialisé ou tout simplement qui ne peuvent pas : RIEN. Le manque d'effectif : RIEN nous partons simplement moins nombreux en vacances, nous sommes rappelés continuellement sur nos jours de repos, sur nos congés annuels voir même réquisitionné !!!! Nous sommes obligés de faire 4 mois de nuit, 1 week-end sur 2, Noel, Nouvel an, 12h d'affilés avec 30 min de pause et le tout en engageant continuellement notre responsabilité. Pire, avec le rétablissement du jour de carence nous devons réfléchir à 2 fois si nous venons travailler 12h en étant malade. Quand à notre salaire : selon le classement de l'OCDE : 26ème sur 29 pays ce à quoi Madame la Ministre lève les yeux aux ciel. J'espère que pour une fois notre parole sera enfin écouté et à la mesure de notre détresse.
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