Mme Valérie Gomez-Bassac interroge M. le ministre de la culture sur les mesures sanitaires préconisées pour les salles de spectacles. M. le Premier ministre a annoncé que tous les évènements de plein air rassemblant plus de 5 000 participants qui doivent être déclarés en préfecture et nécessitent une organisation importante ne pourront se tenir avant le mois de septembre 2020. Aussi, M. Édouard Philippe a rappelé que ces annonces feraient également l'objet de possibles adaptations locales. De nouvelles mesures devraient par ailleurs être annoncées à la fin du mois de mai 2020, après de nouvelles évaluations sur l'évolution de l'épidémie, au moment où l'exécutif prendra également des décisions sur les restaurants et cafés et sur les vacances, par exemple. Rien n'a été précisé pour les « petits » évènements, les festivals de moindre envergure, pour l'été 2020. Alors que de nombreux acteurs culturels souhaiteraient anticiper l'ouverture de leurs salles et la tenue d'évènements reportés dès septembre 2020, elle souhaite connaître les dispositions que compte prendre le Gouvernement en matière de préconisations sanitaires pour les évènements culturels à partir de l'été 2020.
Le Gouvernement poursuit l'objectif national de préservation de la sécurité sanitaire des concitoyens tout en préparant une reprise des activités sur l'ensemble du territoire dès que cela sera possible. La politique culturelle s'inscrit dans ce cadre et le ministère de la culture défend la relance du secteur, dès lors que des mesures permettent de faire face à l'épidémie de Covid-19. Lorsque des mesures de confinement sont décidées, imposant une fermeture des lieux de création et de diffusion du spectacle vivant, le ministère accompagne les acteurs culturels par le développement de mesures sectorielles qui viennent s'ajouter aux mesures générales. Près de 187 M€ ont été mobilisés par le ministère de la culture en 2020 pour soutenir les entreprises, compagnies, intermittents, artistes-auteurs touchés par la crise sanitaire sur le secteur de la création. Des fonds d'urgence ont été abondés à hauteur de 135 M€ pour soutenir les entreprises privées et compagnies non subventionnées du spectacle vivant musical et non musical. Le secteur subventionné a également bénéficié d'un soutien complémentaire à hauteur de 22 M€ en faveur des labels, réseaux et équipes les plus fragilisés par la crise. Plus de 3 M€ d'aides d'urgence ont été versées en soutien aux artistes plasticiens et lieux d'exposition dans le domaine des arts visuels. Un dispositif d'aide a été mis en place à hauteur de 5 M€ pour effacer les encours de dettes de droits d'auteurs des entreprises de spectacle vivant en difficulté financière et permettre également de soutenir les artistes auteurs fragilisés par la crise. Concernant plus spécifiquement les festivals, dont la majorité a dû faire l'objet d'annulations cet été, 10 M€ ont été mobilisés dans le cadre d'un fonds festival pour soutenir financièrement près de 385 organisateurs de festivals annulés, reportés, ou devant faire face à des mesures de restrictions de jauge. 10 M€ ont été versés par le ministère pour abonder le fonds de professionnalisation géré par l'association Groupe Audiens afin d'aider les artistes et techniciens du spectacle vivant exclus du dispositif de l'année blanche accordée aux intermittents. Sur le plan fiscal, la taxe sur les spectacles n'est plus recouvrée depuis le 17 mars 2020 et le Gouvernement a porté au projet de loi de finances pour l'année 2021 un projet d'évolution des critères du crédit d'impôt spectacle vivant afin de faciliter les conditions d'accès au dispositif et ne pas pénaliser les producteurs. Les mécanismes de résolution financière de certains contrats en cas de force majeure, initiés pour une période allant du 12 mars au 15 septembre 2020 ont par ailleurs été redéployés : une ordonnance du 16 décembre 2020 permet à l'entrepreneur de spectacles vivant de proposer, en lieu et place du remboursement de toute somme versée et correspondant en tout ou partie au montant des billets, un avoir que le client pourra utiliser. Enfin, le ministère de la culture a continué d'œuvrer, au cours des mois qui viennent de s'écouler, aux côtés des professionnels pour les accompagner dans la reprise future de leurs activités malgré les contraintes sanitaires toujours très fortes et évolutives. Des fiches spécifiques de reprise d'activité décrivent précisément les recommandations sanitaires qui découlent des contraintes liées à la pandémie et sont mises à jour régulièrement selon les évolutions réglementaires. Elles sont toujours disponibles sur le site du ministère de la culture.
2 commentaires :
Le 06/06/2020 à 23:44, Audrey Allegre a dit :
Madame la députée,
Votre question est fort intéressante, il est dommage que vous n’ayez pas évoqué les guides conférenciers, qui eux aussi, sont dans une incertitude totale à l’approche de l’été. Alors que les monuments, musées, parcs de loisirs, les parcs, les jardins, les piscines... ont réouvert, les regroupements sur l’espace public sont toujours limités à 10 personnes. ?!? Cette limitation met notre métier en sursis. D’autre part, les mesures sanitaires empêchent nos partenaires touristiques (autocaristes, agences réceptives, agencés maritimes, villages de vacances...) de reprendre une activité rentable. Par conséquent, nous n’avons aucune perspective de reprise d’activités à court et long termes. Une bonne partie de la saison est irrémédiablement perdue, et rien n’est prévu pour sauver notre profession. Nos collègues salariés, en CDDU, sont dans une précarité inquiétante, sans aucune ressource. Ils bénéficient d’aucune aide, puisque le code NAF de notre métier n’est pas inclus dans le plan tourisme. Incroyable !?! Aucun représentant politique n’a encore pris la parole dans notre département à ce sujet, alors que nous sommes le 1er territoire touristique après Paris. Nous sommes les oubliés de toutes les mesures gouvernementales et nous n’avons aucun soutien de nos élus. Je m’adresse à vous car vous avez posé une question notre ministre de tutelle concernant les événements culturels et vous faites partie d’un groupe d’études sur les activités touristiques. Je vous invite à regarder la page Facebook de l’association des guides conférenciers du Var : AGIVAR pour mieux connaître notre profession. Nous publions et partageons des infos sur l’actualité des guides conférenciers. Récemment une de nos membres a publié un courrier, envoyé au ministre de la culture, dans lequel elle explique la situation catastrophique des guides conférenciers. Une jolie lettre claire, précise, sans agressivité. Vous pourrez aussi visionner une courte vidéo que nous venons de faire, présentant notre métier et nos compétences. Nous menons des actions, mais elles ne sont pas relayées au delà de notre cercle professionnel. Je compte sur vous. Nous avons besoin de votre soutien.
Audrey Allègre
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Le 07/06/2020 à 23:06, Caroline Rocca a dit :
Madame la députée,
Tout d'abord, merci pour l'intérêt que vous portez à toutes les activités culturelles.
Notre profession en fait partie. Les guides-conférenciers sont "les ambassadeurs des territoires touristiques", nous sommes nombreux à aimer cette définition qui résume bien notre activité. Nous œuvrons pour valoriser, faire en permanence mieux connaître les lieux touristiques culturels auprès d'une clientèle toujours renouvelée.
Cependant, nous sommes peu connus auprès de certains publics ou de certaines institutions. Il est probable que cela s'explique par notre petit nombre : nous sommes environ 8000 sur le territoire et une quarantaine dans le Var dont une trentaine est regroupée en une association professionnelle (AGIVar). Sans cesse, nous créons de nouvelles visites ajustées aux tendances et aspirations des visiteurs (même si elles ne sont pas toujours rentables financièrement). Nous nous formons et nous nous adaptons en permanence.
Heureusement, les institutionnels varois qui nous connaissent, les voyagistes qui nous font travailler depuis des années, les Offices de Tourisme partenaires, nous soutiennent depuis des années. Comment vont-ils pouvoir continuer ?
En effet, la situation a changé depuis la crise sanitaire et notre avenir est plus qu'incertain.
Qu'allons-nous devenir si nous ne sommes pas représentés, aidés, mieux connus, valorisés ?
Nous avions déjà, pour la plupart d'entre nous, une profession considérée comme précaire, évoluant en dent de scie d'années en années. Pourtant, toujours en quête de nouveaux clients ou partenaires, nous conservions notre activité par choix, animés par la reconnaissance de nos clients, la satisfaction de participer à la Culture, de contribuer au développement de l'intérêt lié aux lieux patrimoniaux et à la découverte de la richesse, parfois insoupçonnée, de nos territoires.
Malheureusement, certains guides, isolés, désemparés, cherchent déjà du travail dans d'autres domaines, à regret, car cette profession, j'insiste, est avant tout un métier de passionnés soucieux d'entretenir, transmettre et développer la culture, l'art et les traditions locales, les partenariats en circuits courts, les mises en lumière des savoir-faire, etc., autrement dit, la richesse du tourisme de notre pays.
Nous espérons que ces commentaires vous inciteront à nous contacter, mieux nous connaître et, si vous y êtes sensible, à nous soutenir,
En vous remerciant par avance pour une réponse de votre part ou un relais auprès d'une personne qui vous semblerait en charge de nos questions.
Caroline Rocca
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