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M. Olivier Gaillard alerte Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur les risques qui pèsent à court-moyen terme sur la fiabilité des prévisions météorologiques, en raison du déploiement de la 5G d'une part, et du contexte de crise sanitaire lié au covid-19 d'autre part. L'Arcep, le régulateur des télécoms, en accord avec le Gouvernement, va mettre aux enchères la bande de fréquence comprise entre 3,4 et 3,8 gigahertz en septembre 2020, et les opérateurs pourront définir eux-mêmes le calendrier de lancement commercial. La Conférence mondiale des radiocommunications qui s'est tenue en novembre 2019 (CRM-19) à Charm el-Cheikh, ont attribué à la future 5G « une fréquence et un niveau de bruit quasi-similaire aux conditions de l'eau dans l'atmosphère ». Le fait que les fréquences d'émission des antennes 5G soient si proches de celle à laquelle émet la vapeur d'eau dans l'atmosphère, est source d'inquiétude chez un certain nombre de représentants de la communauté scientifique dont Mme Florence Rabier, directrice générale du Centre européen pour les prévisions météorologiques. Cette dernière, dans un interview pour la revue Sciences Avenir, s'exprimait ainsi : « Si les observations de concentration de cet élément atmosphérique essentiel (l'humidité) devaient être affectées, c'est toute la prévision météorologique qui pourrait être détériorée. Avec l'Organisation météorologique mondiale (OMM) nous avons tiré la sonnette d'alarme lors de la conférence mondiale des radiocommunications en novembre 2019. Une " zone tampon " a été décidée mais elle nous paraît trop étroite. Avec l'OMM, nous essayons toujours de convaincre les opérateurs. Mais face aux sommes énormes en jeu dans la téléphonie, nous ne faisons pas le poids ». Par ailleurs, il est raisonnable d'anticiper la survenance d'un nouveau scénario de pic épidémique imposant à tout moment d'interdire les vols commerciaux pour contenir le phénomène pandémique. Or, l'un des effets collatéraux est l'altération de la fiabilité des prévisions météorologiques, comme l'atteste une publication du magazine New Scientist en date du 30 mars 2020. Disposer de prévisions météorologiques toujours plus précises est pourtant une priorité pour le développement de l'agriculture, des énergies renouvelables, du tourisme. Le changement climatique impose aussi de préserver et d'améliorer les analyses, les prévisions. Les climatologues du GIEC anticipent des événements météorologiques extrêmes, d'où l'impérieuse nécessité d'accroître la capacité à informer à temps les populations et à prendre les mesures de protection, de sécurisation. Le tableau constitué de la 5G et d'interruptions du trafic aérien potentiellement récurrente tant que le covid-19 est en circulation, n'augure rien de rassurant s'agissant du futur des bulletins météorologiques. Il lui demande par conséquent de bien vouloir l'informer de la manière dont le ministère de la transition écologique et solidaire s'est emparé de ce dossier préoccupant et des mesures qu'il prévoit d'adopter pour prémunir les prévisions météorologiques de toute altération.
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