M. Maxime Minot appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur le niveau inquiétant en mathématiques des élèves français. En effet, si cela n'est pas nouveau, une étude réalisée en 2019 dont les conclusions ont été publiées le 8 décembre 2020, a montré que ce sérieux retard perdure vis-à-vis des standards internationaux, classant la France à la dernière place des pays européens avec des résultats similaires à ceux de la Roumanie et à l'avant-dernière dans les pays de l'OCDE, devant le Chili. La France décroche. Et cela est donc quantifiable grâce à cette enquête internationale. Perdre 42 points en l'espace de 25 ans, cela signifie que les élèves français ont donc perdu une classe. Le niveau des élèves de 5ème en 1995 équivaut à donc celui des 4ème de 2019. Ainsi, les promesses faites en 2017 en la matière pour inverser cette tendance ne semblent pas tenues. Car si ce décrochage ne peut être résorbé en quelques mois, force est de constater que les résultats du plan annoncé en 2018 peinent à produire leurs effets alors qu'il y a urgence à répondre à cette problématique. Aussi, il lui demande les mesures supplémentaires qu'il entend prendre afin de renforcer le niveau de mathématiques des élèves français.
Le ministère chargé de l'éducation nationale est très sensible aux résultats des études internationales, en particulier en mathématiques et une forte attention est portée à l'amélioration des résultats en mathématiques des élèves français. Ainsi, le rapport « 21 mesures pour l'enseignement des mathématiques », rédigé par Cédric Villani et Charles Torossian, fait l'objet d'une mission nationale spécifique depuis juin 2018, appuyée sur un réseau de chargés de mission académiques. Dès juillet 2018, un à deux chargés de mission ont été nommés dans chaque académie pour accompagner et suivre le déploiement du plan « mathématiques » basé sur les préconisations du rapport. Un fort accent a été mis sur la formation continue en mathématiques des professeurs des écoles. Ainsi, dans chaque circonscription a été désigné un « référent mathématiques ». Des formations entre pairs et en équipe sont organisées. Les référents mathématiques de circonscription ont bénéficié d'un plan national de formation très ambitieux (par exemple en 2019 : 3 sessions de 2 jours en métropole et 2 sessions de 3 jours dans les académies ultra-marines). Cette dynamique de formation et d'accompagnement au plus près du terrain vise à répondre aux besoins des différents territoires, et à apporter des solutions adaptées aux difficultés rencontrées et aux publics concernés. D'abord dans les lycées, puis dans un deuxième temps dans les collèges, un réseau de laboratoires de mathématiques a vu le jour. Ces laboratoires sont des lieux de formation, d'échanges entre pairs, de travail collaboratif et de valorisation de l'image des mathématiques auprès de tous les acteurs de la communauté éducative. En parallèle, un réseau de clubs de mathématiques, scolaires ou périscolaires, permet aux élèves de conserver ou de retrouver le goût de faire des mathématiques. Ces clubs, hors temps de cours, fédèrent les élèves autour d'activités suscitant l'engouement et la créativité. Par ailleurs, la DGESCO travaille également, avec le concours de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), à la mise en œuvre en académie d'un plan pour les mathématiques au collège à la rentrée 2021. Des travaux sont actuellement en cours sur les différentes thématiques que porte ce plan : les pratiques d'enseignements, le continuum didactique école-collège, le pilotage de la discipline, la valorisation de l'image des mathématiques. Les actions (productions de ressources, pilotage…) issues de ce plan seront accompagnées de formations à destination des différents acteurs concernés. Une action nationale de formation de deux jours est prévue au plan national de formation (PNF) en fin d'année scolaire 2020-2021.
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