Les amendements de Sabine Rubin pour ce dossier
16 interventions trouvées.
Madame la présidente, madame la ministre, chers collègues, avant de commencer mon propos, j'adresse tout mon soutien aux représentants des personnels universitaires, aux étudiants et aux lycéens venus ce matin de toute la France devant l'Assemblée nationale.
Je ne pense pas qu'ils ont traversé le pays pour simplement protester. Ils étaient là, madame la ministre, chers collègues, pour que vous puissiez les entendre, et pas seulement les écouter. J'aimerais maintenant introduire mon exposé par une anecdote personnelle. Je n'ai pas d'abord rencontré les difficultés que vivent les acteurs du monde un...
Sur dossier, oui ! Le second constat est que 60 % des jeunes inscrits en première année de licence ne poursuivent pas dans la filière choisie en seconde année. Face à ce constat, que vous interprétez comme un échec, vous orchestrez un tri, même dans les filières sans tension, c'est-à-dire que vous conditionnez l'inscription de certains bacheli...
La messe est dite ! Et maintenant que l'on peut « appeler un chat un chat », voyons en quoi la sélection n'est pas la bonne solution pour la réussite des étudiants. D'abord, elle est fondée sur une interprétation peu rigoureuse de statistiques par ailleurs incomplètes. En effet, sur les 60 % d'étudiants de première année de licence – L1 – qui...
Enfin, il est bien de rappeler que 80 % des étudiants de l'université française en sortent avec un diplôme quand la moyenne de l'OCDE est de 70 %. Ensuite, la sélection n'empêche pas l'abandon. Ainsi, dans les filières sélectives, on compte par exemple 10 % de sortie en BTS, 15 % en IUT, 22 % en classes préparatoires et 37 % dans les grandes é...
Car tout le monde le sait bien ici, la sélection à l'université ne fait que prolonger et conforter une discrimination sociale déjà existante dans l'enseignement primaire, puis secondaire. L'école échoue, en effet, à rompre avec les déterminismes socio-économiques et culturels. Et il me semble important de préciser que c'est le système scolaire ...
… libérer les énergies. La belle formule ! Alors que les enseignants, titulaires ou non, sont au bord de l'épuisement, et vous le savez, madame la ministre, il va leur falloir dédier le peu d'heures complémentaires consacrées à la recherche à concevoir des parcours, des MOOC – cours en ligne ouverts à tous et gratuits – , des modules, à analyse...
Concernant l'orientation, qui figure dans le titre du texte, à défaut de paraître dans son contenu, quels moyens avez-vous prévu de déployer avec votre partenaire le ministre de l'éducation nationale ? Pour rappel, dans mon département, la Seine-Saint-Denis, que j'évoque souvent, un tiers des CIO – centres d'information et d'orientation – ont d...
À ce propos, je tiens à renouveler mon étonnement : la loi n'est pas encore adoptée que les enseignants travaillent déjà à sa mise en place. Comment devons-nous interpréter cette précipitation, cette mise en marche forcée ? Le débat démocratique ne serait-il que pure formalité ? En tout cas, vous en faites ici la preuve.
Au-delà de ce déni de démocratie, la mise en place précipitée et sans moyens de cette loi organise assurément le cafouillage, l'embrouille, la surcharge de travail pour tous, et la réussite pour personne. Rien que pour cette seconde raison, il me semblerait plus sage de renvoyer cette loi en commission. Nous avons néanmoins une troisième raiso...
Première citation : « À l'insuffisante efficacité interne de l'université, caractérisée par des pourcentages d'échec évidemment inacceptables, s'ajoute l'insuffisante efficacité de l'ajustement entre le système d'enseignement et la vie active. » Deuxième citation : « Il est actuellement inquiétant de constater le scepticisme croissant au sujet...
Respectivement de 1968, 1973 et 2007. Pourtant, ces lignes auraient pu être écrites hier par vous-même, madame la ministre. Finalement, depuis cinquante ans, les gouvernements font toujours le même constat : l'université est la voiture-balai de l'enseignement supérieur, elle échoue à insérer les diplômés dans la vie professionnelle, elle génère...
Oui, il faut bien appeler un chat un chat ! Ainsi, du désir d'autogestion de 68 à l'autonomie promise par la loi Edgar Faure, de l'autonomie pédagogique à l'autonomie de gestion, les rêves de liberté ont pavé la voie à la compétition généralisée.
Et tandis que le démembrement du cadre national ne cesse de s'accélérer, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite LRU, et le financement par projets incitent les établissements à se constituer à vitesse grand V en pôles d'excellence. La compétition de tous contre tous à l'échelle internationale, entre pays européen...
… voilà ce qui nous mène tout droit dans le mur. Nous sommes nous aussi pour l'excellence, mais pour tous. Nous sommes nous aussi favorables à l'autonomie, mais à celle qui garantit à l'étudiant, par le biais d'une allocation, de s'émanciper des contraintes familiales et financières. Voilà ce qui nous distingue. L'université ne doit plus – et...
« Entre citoyens égaux d'une même république, il faut que ces divers avantages de l'éducation soient répartis à tous : car on a beau dire, ces nuances, lorsqu'elles existent, créent d'incalculables différences, et établissent de trop réelles inégalités entre les hommes. [… ] Diminuer les nécessités de l'indigence, diminuer le superflu de la ric...