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...atisme néolibéral qui prévaut, ce dogmatisme qui a coupé Bruxelles, Paris et Berlin des peuples de l'Europe. Cette résolution est aussi une ode à peine voilée au fameux modèle allemand. Un modèle fait d'austérité idéologique et de pointillisme budgétaire, d'excédents financiers insolents nourris par l'appauvrissement des autres peuples européens, avec une proportion de pauvres et de précaires en Allemagne plus importante encore qu'en France, des équipements publics qui se délabrent et des infrastructures de transport obsolètes. Votre perte de confiance, chers collègues, est telle que vous voulez cela pour la France et pour l'Europe ! Monsieur le président, collègues signataires de cette proposition de résolution, vous avez malheureusement succombé à l'hypnose néolibérale. Vous avez oublié que vou...
...brage à tous les niveaux, pour poser les fondements d'un projet européen, sans occulter les grandes questions que sont l'évasion fiscale, le poids des dettes illégitimes, une BCE au service des banques et sans action sur l'économie réelle, les inégalités sociales et territoriales, la course à l'armement au sein de l'OTAN. Comme le disait déjà Victor Hugo en 1842, la relation entre la France et l'Allemagne est déterminante pour l'avenir de l'Europe et du monde. Elle doit être célébrée dans cet objectif, et c'est à cela qu'il faut travailler. Nous proposons une politique économique solidement fondée sur la recherche et l'enseignement, une coopération industrielle dans le respect des aspirations écologiques des peuples européens. Nous proposons une politique énergétique définie en commun où tous les ...
... Bundestag, monsieur le ministre d'État, madame la ministre, c'est avec une joie immense que je m'adresse à vous aujourd'hui. Deux mois tout juste après l'adoption d'une résolution sur les symboles européens, nous débattons de deux sujets qui me sont particulièrement chers : l'amitié et la coopération franco-allemandes. Avant de poursuivre, je voudrais, moi aussi, au nom du groupe d'amitié France-Allemagne de l'Assemblée nationale, souhaiter la bienvenue à M. le président Wolfgang Schäuble, à mon homologue M. Andreas Jung, ainsi qu'à tous nos collègues allemands venus spécialement de Berlin pour vous présenter cette résolution commune historique.
Je souhaite également remercier M. le président Schäuble et tous nos homologues allemands de nous avoir accueillis, ce matin, au Bundestag, lors du débat et du vote sur la résolution commune. C'est cela, l'amitié franco-allemande vécue au quotidien ! Aujourd'hui, nous écrivons les premiers mots d'une nouvelle page de l'histoire des relations entre la France et l'Allemagne. Quelques explications de texte sont visiblement nécessaires pour les bancs à ma gauche. La résolution commune, que nous voterons à la fin de ce débat et que nos collègues allemands ont adoptée ce matin, est le souffle nouveau qui manquait aux relations entre nos deux pays. Les deux représentations nationales – les représentants des peuples ! – appellent leurs gouvernements respectifs à travaille...
...ssance des diplômes scolaires, professionnels et universitaires, dans la formation professionnelle, l'emploi, les normes sociales, les prestations médicales ou encore la sécurité. Nous ne pouvons accepter qu'un étudiant allemand ne puisse pas venir travailler en France parce que son diplôme n'est pas reconnu. Nous ne pouvons pas accepter qu'un Français ait des difficultés pour se faire soigner en Allemagne. Nous ne pouvons accepter que les tribunaux de chaque côté de la frontière ne puissent s'accorder sur le cas d'un individu. L'Europe ne doit pas être un blocage, mais un atout. Dans les territoires frontaliers, les habitants ne peuvent comprendre ces freins alors qu'ils passent quotidiennement et librement les frontières d'hier. Comment pouvons-nous aujourd'hui, à l'heure de la mondialisation, n...
...titutions de référence en matière d'éducation et de culture. Ces institutions jouent un rôle primordial et je vous invite à ne pas hésiter à prendre contact avec elles et à répondre présents à leurs invitations dans vos territoires et circonscriptions. Nous avons beaucoup à apprendre de l'autre. Nous ne pouvons qu'en sortir grandis. Bien évidemment, en tant que président du groupe d'amitié France-Allemagne de l'Assemblée nationale, je m'attacherai à ce que ces échanges profitent à tous, pour que vous puissiez, chacune et chacun, rentrer dans vos circonscriptions avec de nouvelles idées et de nouveaux projets basés sur les avantages de la coopération entre l'Allemagne et la France. La coopération franco-allemande, dont nous traçons les contours aujourd'hui, nous place devant une énorme responsabilit...
... pensez-y chez vous, dans la rue, en vous couchant, en vous levant ; répétez-le à vos enfants. » Cela fait cinquante-cinq ans qu'une nouvelle frontière s'est établie, qui ressemble à cette définition de Régis Debray : « une limite hospitalière garante de la diversité du monde ». Cette frontière que franchissent allègrement nos enfants aujourd'hui est le fruit d'un combat. Nous avons été contre l'Allemagne dans les deux sens du terme : au sens où nous avons été « en face » d'elle, d'abord, et depuis deux générations, au sens où nous sommes « à côté d'elle ». Il y a peu, à Jérusalem, l'on m'a dit que le Proche-Orient peut garder espoir en voyant l'histoire de ce morceau d'Europe que nous avons rebâti ensemble. Je me rappelle l'émotion qui m'étreignait le 9 novembre 1989 lorsque avec plusieurs amis...
...de l'Assemblée nationale, monsieur le président du Bundestag, monsieur le ministre d'État, madame la ministre, mes chers collègues – allemands et français – , le 22 janvier 1963, le général de Gaulle et le chancelier Adenauer signaient, dans les salons feutrés de l'Élysée, le traité de coopération et d'amitié franco-allemand. C'était un geste historique de réconciliation, alors que la France et l'Allemagne s'étaient déchirées pendant un siècle. L'enjeu était immense, le désir de paix également, tout autant d'ailleurs que la volonté de prendre ses distances – du moins pour la France – vis-à-vis des États-Unis. Pour le général de Gaulle, farouchement attaché à la souveraineté nationale, ce serait la France qui devait diriger le couple franco-allemand. Malgré la position très claire du chef de l'État...
Je ne suis pas seule à refuser l'abandon de parcelles supplémentaires de notre souveraineté nationale : les peuples eux-mêmes – aussi bien le peuple français que le peuple allemand – n'en veulent pas. Il suffit, pour s'en convaincre, de constater la montée d'un vote résolument anti-européen lors des dernières élections, présidentielle et législatives en France, législatives en Allemagne. Mais cela, une fois encore, vous ne voulez pas l'entendre. Vous allez même jusqu'à écrire que « la France et l'Allemagne aspirent à une intégration complète et rapide de leurs marchés ». Mais où avez-vous entendu cela ? De quelle France, de quelle Allemagne parlez-vous ? Assurément pas celle des peuples ! Permettez-moi de sourire à la lecture du point consacré à une « coopération étroite en ma...