Interventions sur "avorter"

76 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...ortant pour la protection des femmes. L'instant où l'on découvre une grossesse, a fortiori quand celle-ci n'est pas tout à fait désirée, est un moment de grande vulnérabilité, notamment pour les mineures. Certaines femmes ou certaines jeunes filles peuvent subir des pressions de leur entourage. Madame la rapporteure, je pense comme vous qu'elles peuvent être poussées dans les deux sens : à avorter ou au contraire à garder l'enfant. Il est essentiel que ces jeunes filles et ces femmes gardent leur libre arbitre. Ce délai de quarante-huit heures leur permet éventuellement de se détacher d'une pression de leur famille ou de leur entourage pour prendre une décision individuelle en leur âme et conscience.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Le groupe La France insoumise souhaite également la suppression de cette clause spécifique de conscience, en ce qu'elle nous semble porteuse de discriminations pour les femmes. En effet, suivant le gynécologue ou le praticien auquel une femme s'adresse, elle pourra soit être accompagnée et aidée pour avorter, soit se voir opposer une raison personnelle qui l'empêchera peut-être in fine d'avorter. Cette situation devrait d'ailleurs parler à ceux qui, sur ces bancs, sont opposés à l'allongement des délais pour avorter et souhaitent plutôt que nous facilitions l'IVG dans ceux actuellement prévus par la loi. Eh bien pour faciliter l'avortement dans les meilleurs délais, le meilleur moyen serait q...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...e, à la façon d'un annuaire de l'avortement, pourrait atteindre cet objectif, cette mesure pose tout de même plusieurs questions. La première d'entre elles a trait au fait qu'en l'état actuel du droit, tous les professionnels qualifiés peuvent pratiquer des avortements. S'ils invoquent la clause de conscience pour refuser d'effectuer un avortement, ils sont obligés de diriger la femme souhaitant avorter vers un autre médecin.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Bassire :

Il faut aller dans les deux sens et prendre également en compte les avortements forcés. De nombreuses femmes enceintes, en particulier des jeunes femmes, disent avoir fait l'objet de contraintes, chantages et menaces de la part du père de l'enfant à naître ou de leur famille afin de les forcer à avorter. La création d'une infraction pénale incriminant spécialement ce type de comportement serait bénéfique pour la protection des femmes victimes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

Il serait donc plus qu'incompréhensible de pérenniser une situation injuste et inégalitaire. Chaque année, 3 000 femmes au moins sont contraintes de se rendre à l'étranger pour avorter, mais d'autres situations sont totalement invisibles. Combien de femmes doivent-elles continuer une grossesse non désirée ? Combien d'entre elles ont recours à une IVG clandestine, au péril de leur propre vie ? Nous ne pouvons accepter ces situations. En France, en 2021, une femme doit pouvoir avorter si elle le souhaite. L'article 1er bis , quant à lui, vise à étendre le champ de compétences de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

...'empêchera probablement pas la poignée de celles qui se rendent à l'étranger plus tardivement de continuer à le faire. Ce sont 230 000 avortements qui ont lieu tous les ans en France. Sur les 750 000 grossesses annuelles, une sur trois est interrompue volontairement. Selon votre rapport, mesdames les rapporteures, entre 3 000 et 5 000 femmes dépasseraient le délai légal et seraient contraintes d'avorter à l'étranger. Mais selon la délégation aux droits des femmes et le CCNE, ce sont plutôt entre 1 500 et 2 000 femmes, estimation très inférieure à vos chiffres.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot, rapporteure de la commission des affaires sociales :

...errain, encore ce matin lorsque nous nous sommes rendues dans un centre IVG. Ces rencontres ont permis de construire une proposition qui vient du terrain et des professionnelles de santé, celles qui accompagnent les femmes. Vous nous dites que ce n'est que de la théorie, mais non ! C'est la réalité ! Ce sont de vrais problèmes ! Chaque année, plusieurs milliers de femmes partent à l'étranger pour avorter !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

...loin d'être parfaite ; parce que nous savons tous que Mme Veil a dû faire beaucoup de compromis pour pouvoir faire examiner et voter son projet de loi, nous devons saisir la possibilité qui nous est offerte d'avancer pour répondre à la détresse de milliers de femmes – on ne sait pas combien elles sont exactement, mais on estime que huit femmes par jour sont obligées de se rendre à l'étranger pour avorter. Pour ces huit femmes par jour, le groupe Agir ensemble soutiendra tout au long des débats la présente proposition de loi ; évidemment, nous nous opposerons à la motion de rejet préalable.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Six :

...e lecture par le groupe UDI et indépendants, nous nous exprimerons majoritairement contre le présent texte. Cette opposition, dont je développerai plus tard les raisons, ne saurait nous exonérer d'un débat sur le sujet : ces femmes, dont la détresse ne peut que nous heurter, attendent de nous des solutions et des réponses, et aucune d'entre elles ne doit plus avoir à se rendre à l'étranger pour y avorter. Nous avons besoin d'espoir et, sur un sujet qui touche à l'intime de chacun, nous devons être capables de nous écouter et de confronter nos opinions dans le respect, argument contre argument. Notre groupe s'oppose traditionnellement aux motions de rejet, car nous avons été élus d'abord et avant tout pour débattre, et rien ne justifie que nous évitions ce débat. En conséquence, le groupe UDI et ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Pilule mal dosée, viols, règles irrégulières, diagnostic d'infertilité erroné, croyance fausse que le premier rapport est sans risque ou qu'en l'absence de retour de couche on ne peut pas tomber enceinte et parfois même absence d'explication, toutes les précautions ayant été prises : tous les témoignages se recoupent, aucune femme désireuse d'avorter n'a attendu la douzième semaine de sa grossesse de gaieté de cœur. Ces femmes s'en sont chaque fois aperçues tardivement, trop tardivement, ou bien ont été paralysées par la peur d'en parler avant de trouver une oreille à laquelle se confier. « Le scénario catastrophe type : se présenter ric-rac avant la date butoir, en été. Juste au moment où un maximum de médecins sont en congé, dans l'un de c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

...ces prises de parole soient encore et autant nécessaires aujourd'hui. Ce tabou doit cesser, il faut le combattre. La rédactrice en chef du magazine nous interpelle en ces termes : « Vous qui avez pratiqué une IVG, en avez-vous déjà parlé librement avec vos amis ? Avec votre partenaire ? Votre famille ? Probablement pas. » Elle poursuit : « C'est un tort de notre part. Car il n'y a pas de honte à avorter. Pas de raison de garder cette information secrète. Nous ne sommes pas fautives quand nous devons y avoir recours. » Si ces femmes s'expriment d'abord en soutien à d'autres femmes, ces quelques mots s'adressent aussi, évidemment, aux censeurs en tout genre, aux tartuffes, aux ultraconservateurs, mais également à toutes celles et ceux qui oublient combien les temps de crise sont propices aux régr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Levy :

... de grossesse me semble constituer une solution inappropriée aux faits et aux chiffres. Donne-t-on aux femmes les moyens de choisir librement leur grossesse lorsqu'il est établi que la probabilité d'avoir recours à une IVG décroît avec l'augmentation du niveau de vie ? C'est en effet un constat indéniable : les cadres supérieures sont deux fois moins confrontées que les ouvrières à la décision d'avorter. Aide-t-on les femmes par cette réforme alors que, année après année, le nombre d'établissements de santé pratiquant l'IVG diminue et que de véritables déserts médicaux se créent, notamment dans les campagnes ? En vingt ans, 50 % des maternités ont fermé. L'accès effectif à l'IVG dépend principalement de la carte hospitalière – les hôpitaux pratiquent, je le rappelle, 79 % des IVG. Quarante dépa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

... choix. Faire évoluer la loi pour donner plus de temps aux femmes pour faire ce choix, c'est prendre en considération le temps de réflexion qui peut leur être nécessaire. Allonger ce délai, c'est aussi prendre acte du fait que les femmes n'ont pas, partout en France, le même accès à l'interruption volontaire de grossesse. Elles seraient entre 3 000 et 5 000 à se rendre à l'étranger pour se faire avorter en raison des délais légaux en vigueur en France – car au fond, c'est bien de cela qu'il s'agit : ce délai légal représente un jalon dans la vie des femmes et dans leur grossesse. Plus elles pourront avoir connaissance rapidement de leur état, plus leur capacité à décider sera grande. Mais pour que ce choix puisse se faire sereinement, plusieurs conditions sont nécessaires. La première, évidemme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaula Forteza :

... le manque de gynécologues dans certaines zones rurales françaises – plus de treize départements n'ont plus de gynécologues médicaux. Ce manque flagrant de moyens pourrait être comblé par l'extension de la compétence des sages-femmes à la méthode chirurgicale d'IVG jusqu'à la dixième semaine de grossesse. Triste résultat : chaque année, entre 3 000 et 5 000 femmes quittent la France pour se faire avorter à l'étranger. Au-delà d'un allongement des délais légaux d'IVG, cette proposition de loi tend également à rendre l'ensemble des professionnels de santé acteurs du parcours des femmes, en obligeant ceux qui refusent de pratiquer une IVG à orienter la patiente vers une structure ou un professionnel pratiquant l'avortement. Ces propositions d'amélioration jouissent d'un large écho : le texte est so...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Bassire :

…on préfère un geste plus difficile et donc plus lourd psychologiquement pour elle, comme l'a dit le président Macron lui-même ? « Je mesure le traumatisme que c'est d'avorter » – c'est un homme qui parle. Il ajoute : « Je ne le vivrai jamais. Cela ne m'empêche pas de le mesurer avec beaucoup plus de respect que des gens qui pensent que ce n'est rien d'avorter à seize semaines. » C'est pourtant ce que fait cette proposition de loi. Comment peut-on parler du respect des droits de la femme quand, par une loi, on lui enlève le délai de réflexion, de peur qu'elle ne revie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

Je ne nie pas un seul instant la souffrance des femmes – sans oublier celle des hommes – qui, quelle qu'en soit la raison, ont décidé d'avorter et ont dépassé le terme légal. Il n'est évidemment pas question de remettre en cause le droit à l'avortement. Oui, il existe des inégalités profondes sur notre territoire ; oui, il existe des injustices profondes – le président Castaner l'a dit. Mais je me pose la question : en quoi augmenter le délai légal de douze à quatorze semaines va-t-il remédier à ces inégalités, à ces injustices ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

D'autres questions : êtes-vous absolument sûrs que la liberté des femmes est intrinsèquement liée à la possibilité d'avorter jusqu'à seize semaines ? Est-ce réactionnaire de s'interroger sur ce point – je connais les reproches qu'on me fera ? Dernière question, chers collègues, si vous le permettez : pensez-vous vraiment que c'est être progressiste que d'augmenter le délai légal ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

…qui peut plier les doigts, serrer le poing, sucer son pouce – eh oui, sucer son pouce. Alors quand bien même certaines femmes décident d'avorter et disent bien le vivre – tant mieux pour elles –, d'autres au contraire en sont profondément meurtries. Nier cette évidence, la passer sous silence, c'est une nouvelle gifle, un nouveau drame pour ces femmes. Et plus le délai légal pour avorter est allongé, plus l'avortement peut être traumatisant car le corps de la femme ressent alors un autre corps grandir en elle. Les arguments que vous mett...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

L'argument mis en avant pour justifier cet allongement de la période de recours possible à l'avortement est que des femmes dépasseraient, sinon, le délai légal et seraient alors contraintes d'aller avorter à l'étranger.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

.... Au manque de médecins, votre réponse, c'est l'avortement. Tous ces arguments ne tiennent pas la route. En réalité, nous ne disposons d'aucune analyse fiable ni sur les chiffres ni sur les raisons pour lesquelles un certain nombre de femmes iraient à l'étranger. Ces données pourraient éclairer sur des carences éventuelles des politiques publiques et sur les politiques de prévention à conduire. Avorter tardivement, à plus de trois mois de grossesse, est très violent pour les femmes, d'autant que sur un plan médical, l'IVG est rendue plus complexe du fait de la plus grande taille du fœtus. D'où vient la nouvelle limite de quatorze semaines au lieu de douze ? La réponse nous a été donnée par notre collègue Elsa Faucillon lors de notre dernier débat sur l'évaluation des politiques publiques en ma...