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Monsieur le rapporteur, vous reprochez à M. Breton d'avoir peur que les changements que vous proposez n'en entraînent d'autres. Mais vous savez pertinemment que c'est une vraie rupture d'interdire, au nom du bien-être animal, des pratiques ancestrales, alors que celles-ci montrent que, de tout temps, l'homme a su vivre en harmonie avec la nature. Nous ne pouvons nier que l'homme, s'il est un animal par certains côtés, n'est pas que cela. Il est capable, par son intelligence, …
… d'organiser la nature pour son progrès. Nous avons demandé aux agriculteurs de nourrir la planète, c'est-à-dire, demain, 7 à 9 milliards de personnes. Imaginez-vous qu'en interdisant, entre autres, l'élevage, au nom du bien-être animal, nous pourrons organiser la subsistance de 9 milliards d'habitants ? C'est là, en réalité, le coeur d'un débat que les trois quarts d'heures qui nous restent ne suffiront pas à mener dans de bonnes conditions.
Je ne nie absolument pas la pertinence d'un débat sur le bien-être animal. Si j'ai déposé cet amendement, c'est par refus du comité prévu à l'article 1er, « chargé de suivre et de contrôler l'application de la présente loi ».
Il vise à rétablir le texte dans sa version initiale, avant son détricotage par les députés du groupe de La République en marche, en commission des affaires économiques : il prévoit la création d'un fonds de soutien à la transition pour le bien-être animal, en vue d'accompagner tant les professionnels du cirque amenés à abandonner les spectacles d'animaux sauvages que les éleveurs conduits à modifier leur pratiques. En commission, il a été décidé de remplacer ce fonds, c'est-à-dire les financements prévus, par un comité de suivi. C'est la démonstration même du refus d'accorder la moindre ambition à ce texte. Il est impossible de mener une véritabl...
...faire vivre la nature. Depuis la nuit des temps, l'espèce humaine essaie de s'adapter à l'évolution naturelle et se sert de la nature pour survivre, comme toutes les autres espèces. Madame la secrétaire d'État, nous n'aurons pas le temps de discuter de l'ensemble du texte et il me semble que le débat est biaisé : vous êtes chargée d'un sujet essentiel, celui de la biodiversité ; quant à celui du bien-être animal, posé par notre collègue Villani, il est partagé, je pense, sur tous les bancs. Or les deux ne sauraient être déconnectés l'un de l'autre. Ce qui me surprend, ou plutôt ce qui me décevrait, c'est que le Gouvernement ne prenne pas ses responsabilités. Les interventions successives, dont celle de mon collègue Thierry Benoit, l'ont montré : pourquoi les visons et pourquoi les vaches ? Pourquoi tell...
en déposant des amendements de suppression, parfois défendus à l'identique. Vous savez bien que les niches parlementaires sont l'occasion de laisser les débats se dérouler différemment. Les progrès que nous avons proposés sur le bien-être animal, texte pour l'examen duquel il ne reste que vingt minutes, mais aussi sur le congé de parenté ou l'accueil des réfugiés, sont nécessaires, et ils seront faits : l'obstruction parlementaire n'y changera rien. Nous vous donnons rendez-vous le jour de votre niche parlementaire, le 3 décembre.
Il y a 170 ans, la première loi sur le bien-être animal était votée ici. Le général de Grammont, bonapartiste, a présenté une proposition de loi pour lutter contre la violence faite aux chevaux, soutenue de façon inattendue par la gauche, en la personne de Victor Schoelcher – ce n'était pas anodin. C'était une alliance transpartisane inattendue, dans un contexte très agité – il est très intéressant de relire les débats. À l'époque, cette alliance avai...