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...que le mal… Le message que vous allez envoyer aux étudiants en médecine est absolument catastrophique : la probabilité qu'un certain nombre d'entre eux s'oriente vers l'hôpital plutôt que vers la médecine de ville est une vraie difficulté. Le problème de fond ne tient pas forcément au nombre de médecins ni à leur répartition sur le territoire. Il s'agit plutôt de comprendre pourquoi aussi peu de jeunes étudiants en médecine font aujourd'hui le choix de la médecine de ville. Pourquoi sont-ils si nombreux à préférer l'hôpital – notamment l'hôpital public – et le salariat ? Pourquoi, en faculté de médecine, sont-ils si peu nombreux à choisir la médecine générale ? Aux épreuves classantes nationales (ECN) de 2016, pour 8 000 étudiants diplômés, 3 500 places étaient proposées en médecine générale ...
...ipe et la diversité des modes d'exercice, accentuent ce phénomène. Notre groupe est favorable à une vision holistique, et non symptomatique, qui renforce l'organisation des soins, en particulier dans les territoires sous-denses, et pose la question des politiques d'aménagement du territoire, du logement et des transports et de leur lien avec la politique de santé. Compte tenu des aspirations des jeunes générations professionnelles et des besoins des patients, nous devons repenser les relations entre patients, professionnels de santé et puissance publique, en renforçant le dialogue.
... sujet, mais il m'a été refusé. Monsieur le rapporteur, j'approuve la régulation que vous proposez. D'ailleurs, les dentistes, les sages-femmes, les infirmiers et les kinésithérapeutes ont accepté les régulations. Les pharmaciens ne s'installent pas où ils veulent. Comme cela a été dit et comme j'ai pu le constater lors de discussions avec les syndicats que j'ai rencontrés au moins dix fois, les jeunes ne veulent pas exercer dans les mêmes conditions que vos actuels médecins traitants. Il y a un problème d'attractivité, reconnaissons-le. En revanche, cher collègue Gillaume Garot, je ne suis pas favorable au tiers payant généralisé qui ne règle rien parce qu'il ne s'attaque pas au reste à charge. Si vous donniez les moyens de résoudre le problème du reste à charge, je vous suivrais. Cependant,...
...us ces paramètres. Cette proposition est également normative, ce qui marque une certaine continuité avec la politique de santé menée sous le dernier quinquennat, qui vise à imposer un lieu d'installation pour les médecins en menaçant de déconventionner ceux qui feraient un mauvais choix géographique, de même que la généralisation du tiers payant, quitte à décourager encore plus les vocations des jeunes par une surcharge administrative et à dissuader les médecins retraités de poursuivre leur activité. Il ne faut pas imposer ; il faut au contraire libérer. Une politique de santé publique ne peut se faire contre les professionnels, elle doit se faire avec eux. Il faut inciter davantage en revoyant sans doute les zonages déterminés par les agences régionales de santé (ARS) pour leur préférer la n...
...pour des raisons de confort de vie et qui tendent à préférer l'hôpital. Plus nous augmenterons les contraintes pesant sur les médecins libéraux, moins la médecine libérale sera attractive et moins nos concitoyens auront accès à des médecins généralistes. Cette proposition de loi est intéressante en ce qu'elle nous pousse à trouver des solutions. Comment soutenir la médecine libérale et amener de jeunes médecins à s'installer ? Seulement 12 % des jeunes s'installent en médecine libérale au sortir de leurs études. Le nombre d'installations diminue dans quatre-vingt-sept départements, ce qui montre que le problème est global. Nous devons donc réfléchir à la manière d'améliorer la pratique de la médecine générale, de libérer les médecins généralistes de la paperasse administrative, de revaloriser ...
... mais pas assez pour les médecins. Quoi qu'il en soit, il faut arrêter d'empiler les mesures incitatives auxquelles plus personne ne comprend rien, qui coûtent très cher à la société et dont l'efficacité reste très limitée. Il faut vraiment passer à autre chose. La revalorisation de la médecine générale, dont on parle depuis si longtemps, reste un voeu pieux. Or on doit commencer par là, car les jeunes médecins ne veulent pas faire de la médecine générale et ils s'installent très longtemps après avoir obtenu leur diplôme. Personne n'a eu le courage de réformer le numerus clausus, dont on parle aussi depuis longtemps, car les médecins sont opposés à une telle réforme. Ses effets ne seront pas immédiats, certes, mais ils seront à jamais inexistants si elle n'est pas engagée. La régulation prévu...
...ble donnerait lieu à un marché, pour ne pas dire à des enchères. Cela étant, il ne faut pas inverser les choses. D'où vient le coût, très élevé, de ces patientèles ? Précisément de la concentration de médecins existants. C'est cela qui fait monter le coût des patientèles, et non la régulation. C'est la situation de fait qui crée le coût de l'installation et du rachat d'une patientèle. Quant aux jeunes médecins, qui ont d'ailleurs fait un communiqué ce matin, je reconnais qu'ils ne sont pas les plus fervents défenseurs de la régulation : ils y voient une atteinte à la liberté d'installation. Pour ma part, j'y vois seulement un encadrement de la liberté d'installation, et une invitation à s'installer là où sont les besoins, là où les patients attendent les médecins.
...Le mal est plus profond, alors que la santé est une préoccupation majeure. Nous devons tous y travailler. Les propositions que vous énoncez ici, cher collègue, à savoir le conventionnement territorial et le tiers payant généralisé, sont-elles de nature à résoudre le problème et inciter les médecins à s'installer dans les zones carencées ? Je ne pense pas. J'ai essayé de poser cette question à de jeunes médecins, en leur demandant si cela les attirerait dans les territoires que je connais et qui sont carencés ; leur réponse était clairement négative. Je crois au contraire qu'il faut identifier les freins à l'installation. Écoutons les jeunes médecins, travaillons avec eux, car ils sont l'avenir et nous avons besoin d'eux. Rendons le territoire attractif avec une autre politique d'aménagement d...
...en connais des exemples dans le territoire lorrain. L'article 1er crée un dispositif de régulation de l'installation, appelé « conventionnement territorial ». Cela n'est pas, semble-t-il, la bonne réponse à un vrai problème, qu'on ne nie pas. Il comporte en effet plusieurs inconvénients graves : il renie le principe de la liberté d'installation qui est la base de notre système ; il pénalise les jeunes médecins qui ne sont nullement responsables de la situation créée par leurs prédécesseurs. Ce faisant, il risque de dissuader les étudiants de choisir la médecine libérale, mais plus encore, la médecine générale, alors qu'il faut au contraire favoriser ces choix. Comme l'a dit mon collègue Lurton, les jeunes médecins risquent de choisir le secteur 3 et de pratiquer les honoraires sans pourtant ...
...uctures hospitalières, est manifeste. Elle pose la question de l'égal accès aux soins. Le dispositif de déconventionnement sélectif des médecins, tel qu'il est proposé à l'article 1er, s'apparente à une mesure de coercition à l'installation : il s'agit ni plus ni moins de contraindre les médecins libéraux en réduisant, voire en supprimant, leur liberté d'installation. Attenter à la mobilité des jeunes médecins par cette forme baroque d'étatisation ne serait pas sans conséquences : cela risque de décourager davantage les vocations, qui s'amenuisent d'année en année, puisque moins de 9 % des jeunes médecins choisissent la médecine générale et qu'entre 200 et 300 médecins partent exercer à l'étranger chaque année. Il convient de tenir compte de la réalité et de ne pas imposer dogmatiquement des...
La désertification médicale est une véritable préoccupation dans certains secteurs : les disparités sont flagrantes selon les bassins d'emploi. Les conditions de travail souhaitées par les jeunes médecins ont beaucoup évolué : de nombreuses jeunes femmes exercent à mi-temps, beaucoup de médecins préfèrent le salariat à l'hôpital, et peu sont prêts à travailler en tant que médecins généralistes dans les zones rurales – les horaires peuvent parfois les décourager. Le nombre d'heures travaillées, on l'a dit, a fortement baissé en médecine générale. Dans ces conditions, l'augmentation du nu...
...s de suppression. Je serai très bref après le débat que nous venons d'avoir. Il ne faut surtout pas opposer la régulation et l'incitation, ni les politiques d'encadrement et celles d'aménagement du territoire – ce n'est pas le sens de cette proposition de loi. C'est tout au contraire la régulation qui donnera de la force et de l'efficacité à l'incitation. Allons-nous décourager et pénaliser les jeunes médecins ? Ce ne sera pas du tout l'effet produit. La proposition de loi ne s'applique pas uniquement à eux, mais à tous les médecins, ni aux seuls généralistes – les spécialistes sont aussi concernés. Ce que nous vous proposons est un principe général : celui de la régulation. Il faut bien sûr traiter la question du numerus clausus. Cela fait trente ans que l'on passe à côté en prétendant que ...
Si le diagnostic nous paraît en partie exact, au groupe La République en Marche, ce n'est pas le cas du traitement prescrit. Je crois qu'il constitue même une fausse bonne idée. Se pose notamment la question de la définition des zones sur-denses : je ne connais personne qui dira avoir trop de médecins sur son territoire. Il y a aussi la question des conséquences sur les choix des jeunes médecins dans le cadre de l'exercice libéral. À cela s'ajoute le renforcement des inégalités financières pour l'accès aux soins dans les fameuses zones sur-denses, avec l'augmentation du déconventionnement. Les mécanismes de conventionnement sélectif dans d'autres professions de santé, que vous évoquiez, ne sont pas comparables et les expériences étrangères sont peu concluantes, notamment en All...
J'entends bien votre proposition, qui vise à orienter les jeunes internes vers des réalités qu'ils ne connaissent pas nécessairement. Néanmoins, je ne suis pas absolument convaincu qu'une telle mesure soit d'ordre législatif. Par ailleurs, elle ne pourra fonctionner que s'il existe une régulation : cet amendement aurait du sens si l'ensemble du dispositif avait été adopté – ces deux mesures se consolideraient. Dans la mesure où l'article 1er a été supprimé, j...
Quelle insupportable coercition ce serait de vouloir limiter la possibilité des jeunes médecins à exercer comme remplaçants ! Je plaisante un peu, mais je suis en désaccord avec vous : l'interdiction prévue par votre amendement n'est pas circonscrite à l'installation ; elle pourrait valoir dans d'autres situations. Et surtout, il faudrait une étude d'impact préalable. Nous avons besoin d'un volant de remplaçants à l'hôpital et pour l'exercice libéral de la médecine.
Un large pool de remplaçants est en effet nécessaire. Cela présente deux vertus : d'une part, permettre aux jeunes médecins d'aller ici et là, dans différents territoires et selon différents modes d'exercice, pour faire leur choix et élaborer leur projet professionnel en connaissance de cause ; d'autre part, permettre aux médecins actifs de prendre des vacances de temps en temps et de se reposer – ils ont bien besoin.
J'abonde dans le même sens. Le plan d'accès aux soins prévoit au contraire de faciliter les remplacements et l'exercice mixte, salarié et libéral, conformément à la démarche qui est celle des jeunes médecins. Les remplacements sont aussi une solution pour conduire ponctuellement des médecins vers des territoires moins attractifs.
Hier soir, pendant que nous discutions ici, une jeune étudiante en médecine s'est suicidée à Marseille. Peut-être lui demandait-on trop de réussite ?
Comment cela ? Je rends hommage à cette jeune fille, et je profite de l'occasion pour parler du besoin de soutien psychologique des étudiants en mobilité. Je ne vois franchement pas ce qu'il y a là d'outrageant.
Les bourses de mobilité permettraient en effet de concilier deux objectifs : remplir les places qui existent dans les formations, et permettre aux jeunes de suivre la formation qu'ils souhaitent. Comment faire, en effet, s'il n'y a pas assez de place dans cette formation au sein d'une université proche de chez eux ? La seule solution, c'est de les envoyer vers une autre université ; à ce moment-là ces jeunes, qui doivent se loger loin de leur famille, sont confrontés à un problème de revenus. Vous avez parlé, en présentant ce projet de loi, de l...