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Vaste sujet que celui des politiques de la France au Sahel. En tant que corapporteure, avec Sereine Mauborgne, de la mission d'information de la commission de la défense nationale et des forces armées sur l'opération Barkhane, je me dois d'abord d'évoquer notre action militaire. Car, au Sahel, la France est d'abord présente militairement : depuis huit ans, nos forces y luttent contre les groupes armés terroristes qui sévissent dans la région, déstabilise...
Depuis 2014, la France est engagée au Sahel dans une opération militaire d'ampleur, coûteuse en vie humaine – je rends hommage à l'engagement des militaires, qui va jusqu'au sacrifice de leurs vies – , coûteuse en moyens matériels et financiers et qui est malheureusement de moins en moins soutenue par les populations des pays concernés. Certes, nos troupes ont rencontré des succès militaires et mis hors d'état de nuire un nombre important...
...ristes, mais aussi contribuer à rebâtir les modes de gouvernance de ces pays, les rendre aptes à résister par eux-mêmes aux projets islamistes, respecter les particularismes locaux, juguler la corruption et favoriser l'éducation, car trop de jeunes Sahéliens adhèrent aux thèses de Daech, souvent par ignorance. Il faut donc instaurer et aider à instaurer un véritable plan d'éducation pour tous aux Sahel. Favorisons également la culture et le développement. Aidons ces pays à faire face aux conséquences du changement climatique et à maîtriser l'explosion démographique et ses conséquences. Lors du récent sommet du G5 Sahel, le Président de la République avait insisté sur les « 3D » – défense, développement, diplomatie – et annoncé que les effectifs militaires français dans la zone ne seraient pas ...
La politique de la France au Sahel est à la croisée d'un grand nombre d'enjeux régionaux, et a des répercussions globales. Les premiers concernés sont les quelque 100 millions d'habitants vivant dans les cinq pays du G5 Sahel, qui sont directement confrontés à la recrudescence du terrorisme, aux enjeux démographiques et aux effets du changement climatique. Face à ces périls, la France a fait le choix – qui l'honore – de répondre e...
Le Sahel est au coeur de ma circonscription, celle du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest. Je ne puis commencer mon intervention sans avoir une pensée émue pour tous ses habitants, ni sans rendre hommage à nos soldats pour le sang qu'ils ont versé, eux qui luttent contre l'instabilité de la région. Au célèbre écrivain malien, Amadou Hampâté Bâ, nous devons la maxime : « Les hommes peuvent atteindre un but...
Ma question concerne l'aspect informationnel de la guerre que nous menons au Sahel. Dans les conflits modernes, la guerre de l'information joue un rôle important. Certains belligérants tendent ainsi à s'approprier, détruire ou modifier l'information, afin de manipuler la connaissance et d'endoctriner les populations. Malheureusement, nous le constatons régulièrement : le combat est particulièrement actif sur les réseaux sociaux, où de nombreuses théories du complot circulent, d...
...ire les besoins essentiels. Quand on sait les raisons profondes de l'instabilité de la région et du développement du terrorisme, il apparaît indispensable d'articuler la solution militaire et les questions de développement. Il nous faut offrir une alternative au recours à la violence. Il est vrai que, depuis cinq ans, la France a augmenté de plus de 30 % son aide au développement en direction du Sahel. Le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, voté mardi, vient de le rappeler. Pour autant, la question de la bonne gouvernance de ces aides se pose. Plusieurs rapports pointent que les moyens mis à disposition dans le cadre de projets de développement ont servi à l'élite de la région ou au gouvernement central. La question s...
...cherché ? On nous a longtemps dit qu'il s'agissait de faire la guerre au terrorisme. Mais le terrorisme est un procédé employé depuis fort longtemps et l'on comprend bien que cette guerre n'y mettra pas un terme. On nous a ensuite dit qu'il s'agissait d'une guerre aux terroristes. Voyons cela de plus près. Qui sont-ils donc ? Est-on capable de distinguer, parmi tous ceux qui portent des armes au Sahel, entre les nationalistes, les trafiquants, les djihadistes, les mercenaires de rencontre, les miséreux qui posent une mine pour une poignée d'argent ? J'en doute sérieusement et je ne suis pas le seul. D'ailleurs, le nombre de tous ceux qui portent des armes ne cesse d'augmenter. Les communiqués se succèdent pour annoncer des opérations en cours durant lesquelles des dizaines, voire des centaine...
L'opération Barkhane n'obtient que des succès ponctuels. Malgré huit années de guerre, les violences et les pertes humaines n'ont pas reculé, bien au contraire. Face à ce constat, il paraît évident qu'un simple ajustement du dispositif n'est pas suffisant : la France doit préparer son départ du Sahel. Il ne doit pas s'agir d'un départ brutal, qui serait à la fois déstabilisateur et contreproductif pour toute la région. Il faut commencer à discuter, de façon multilatérale, d'un agenda de retrait des forces armées, visant à mettre un terme à cette opération. Ce retrait ne doit naturellement pas signifier l'abandon nos alliés africains dans cette guerre contre le terrorisme, bien au contraire....
Tout le monde l'a dit, il faut une approche globale au Sahel. La lutte armée seule ne peut être la solution ; il faut donner une perspective aux populations. Nous disposons, pour ce faire, d'un levier : la grande muraille verte. Ce projet d'envergure a pour objectif d'ériger une barrière végétale, du Sénégal à Djibouti, et vise à une gestion durable des terres et des ressources naturelles. Cette muraille verte est créatrice d'emplois et contribue à la pro...
Le troisième des piliers sur lesquels repose l'action de la coalition internationale pour le Sahel concerne le soutien au retour de l'État et des administrations sur le territoire. C'est bien parce qu'une partie des États sahéliens ne parviennent pas à reprendre pied sur leur territoire que les succès tactiques remportés par Barkhane tardent à se transformer en réelle victoire stratégique. C'est pourquoi, un an après le sursaut militaire décidé à Pau, les chefs d'État réunis à N'Djamena ont a...
En prenant la parole dans cet hémicycle, je pense aux chasseurs de Conti cavalerie et aux hussards de Chamborant tombés ces derniers mois au Sahel. Je pense aux mots de Jean-Marie Bockel, qui sait le prix du sang, pour y avoir perdu un fils. Ce sont des morts de trop ; qu'ils ne soient pas morts pour rien ! Ils sont tombés à la demande de pays amis, nos alliés africains, pour protéger les populations, pour assurer la sécurité de la France – qui se joue aussi dans les boucles du Niger – , pour contribuer au contrôle des flux migratoires et, ...
Un an après le sommet de Pau, qui a porté à 5 100 le nombre de nos soldats engagés dans Barkhane, nous constatons malheureusement que la situation sécuritaire au Sahel ne s'est pas améliorée, notamment pour les civils. Pourtant, les quatre piliers définis à Pau par le Président de la République – vous les avez rappelés, monsieur le ministre – étaient et demeurent pertinents. Pour lutter contre le terrorisme, nous avons adopté une politique d'assassinats ciblés visant à neutraliser les chefs de l'EIGS et du RIVM, grâce à nos services de renseignement et à l'app...
Je remercie tout d'abord le groupe Agir ensemble d'avoir inscrit à l'ordre du jour ce thème, central, des politiques de la France au Sahel. Le renforcement des effectifs français décidé il y a un an a permis à l'opération Barkhane d'enregistrer des victoires notables, notamment l'élimination, en juin 2020, du chef historique d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. La cohésion et la formation des armées des pays regroupés au sein du G5 Sahel ont progressé, si bien que les dirigeants des États de la région menacés par les islamistes sont pl...
...rces de recrutement des terroristes, favorise l'émergence de perspectives économiques viables et pérennes et permet d'espérer la stabilisation de la zone. L'opération Barkhane doit donc donner toute sa place aux liens entre les forces armées et la société civile, qui joue un rôle essentiel dans l'amélioration des relations avec les populations. À cet égard, je me réjouis de l'importance donnée au Sahel dans le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales. La présence militaire reste néanmoins un préalable. Si les opinions publiques y sont de moins en moins favorables, nous saluons le maintien de notre engagement. Toutefois, il est plus que nécessaire que nos partenaires européens s'impliquent davantage. Pourrions-nous avoir des...
...oncées nécessitent une Nation soudée, consciente des efforts qu'il lui faut accomplir pour préserver ses libertés. Alors que le sommet de N'Djamena vient de s'achever, vous pourriez aussi revenir sur le bilan établi à cette occasion ainsi que sur les principales orientations qui ont été retenues pour les prochains mois au service de notre sécurité, de la stabilité et du développement des pays du Sahel. Enfin, la coopération capacitaire franco-allemande a retenu notre attention. Je veux vous assurer que les membres de la commission sont particulièrement attentifs à l'évolution des projets du système de combat aérien du futur (SCAF), du MGCS ( main ground combat system pour système de combat terrestre principal) et du Tigre standard 3, et qu'ils verraient avec beaucoup d'inquiétude le re...
La semaine a été marquée par le sommet de N'Djamena au sujet duquel nous aurons l'occasion d'échanger lors du débat prévu dans l'hémicycle, le 4 mars, avant la nouvelle rencontre du Président de la République et de ses homologues du G5 Sahel, au printemps. En lisant le document de synthèse de l'actualisation de la Revue stratégique, nous avons été ravis de découvrir la phrase suivante : « À la lumière des enseignements tirés de la pandémie, les capacités des armées demandent toutefois à être renforcées pour affronter des crises de grande ampleur. À ce titre, la mise en œuvre d'une fonction stratégique protection résilience s'affi...
...résentons doit être utilisée à bon escient. Il faut s'employer à trouver une solution politique. Je sais bien que ce n'est pas facile, que la situation est extrêmement complexe. Je renouvelle néanmoins notre demande que soit organisé au Parlement un vrai débat sur les différentes solutions politiques. J'ai eu l'honneur, avec d'autres parlementaires, de me rendre auprès de nos soldats déployés au Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane, et j'ai constaté que nos officiers avaient une vision lucide de la situation. À défaut de solution politique, nous pourrions rester là vingt ans, voire plus. Le coût humain, financier et politique serait intolérable. En tout état de cause, le rôle de la France n'est pas de rester, des décennies durant, dans un pays étranger. N'est-il pas temps d'avoir un dé...
Je note très peu d'évolution sémantique dans le discours de notre ministre. Après avoir affirmé, en d'autres temps, que le retrait serait le chaos, elle nous dit que beaucoup reste à accomplir et, donc, qu'un retrait n'est pas envisagé. Le G5 Sahel remplit-il pleinement les fonctions qui lui ont été dévolues ? Certains le qualifient de fausse bonne idée, dans la mesure où le multilatéralisme militaire, sorte d'usine à gaz, est difficile à mettre en œuvre. L'armée tchadienne rejoindra-t-elle le G5 ? J'avais cru comprendre que ce ne serait pas le cas mais, à entendre mon collègue Alexis Corbière, les choses auraient évolué. Je pensais plutôt ...
...os par an. Près de 3 500 entreprises de sécurité privées dont les chiffres d'affaires sont estimés à 7 milliards d'euros et plus d'une centaine d'entreprises de secteurs de services de défense délivrent à l'international des savoir-faire opérationnels de qualité. La France et l'Europe pourraient-elles s'appuyer davantage sur ces savoir-faire dans les phases de stabilisation et de développement au Sahel ? Comment sécuriser la poursuite du développement de l'économie locale pour les Européens qui y résident et qui y travaillent ?