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S'agissant du terrorisme, nous ne cessons de parler ici d'efficacité, mais dans les villes où il y a une police municipale, soumise à l'autorité du maire, pourquoi n'informe-t-on pas celui-ci du danger que représentent de potentiels fichés S dans sa commune ? Le maire pourrait en effet mettre la police municipale à disposition des services de l'État. Cela me semble être une évidence et, encore une fois, une question de pragmatisme et d'efficacité, très loin de l'idéologie. En tant qu'ils connaissent le mieux le territoire de leur commune, les maires sont les premiers concernés. Il me semble évident qu'il faille les mettre au courant lorsque des personnes fichées S sont installées sur leur territoire, afin qu'ils contribuent à l'e...
...e façon plus utile, avec davantage de prérogatives, à la défense de notre territoire, notamment à la protection contre le terrorisme et à sa prévention. Mais le cadre est ici extrêmement différent et il faut revenir à ce que représentent ces fichiers, qu'il s'agisse du FPR – le fichier S – ou du FSPRT. Ce sont des instruments d'enquête, des signalements, souvent classifiés, mis à disposition des services de renseignement et des services de police, afin de suivre ou d'assurer la traçabilité des personnes dont on soupçonne ou connaît la dangerosité. Concrètement, que fera un maire, s'il a connaissance de ces informations ?
Exactement. En matière de terrorisme, et de façon globale, d'ailleurs, je crois à la prééminence et à la force de l'État. Nous avons besoin d'un État fort, que je souhaite voir réarmé, y compris budgétairement. J'ai lu dans la presse que certains maires voulaient se doter de services de renseignement. Nous sommes là dans un autre cadre : le renseignement est la prérogative de l'État. La protection, la lutte contre le terrorisme, ce doit être l'affaire de l'État, garant de la cohésion nationale. Il n'est même fait que pour cela. La sécurité, la justice, la défense et les affaires étrangères, c'est cela, l'État. Il faut donc rester dans le cadre qui a fait la force de la Répu...
Ayant été maire, j'ai travaillé étroitement avec les services publics de la police, de la douane ou de la gendarmerie. Si, sur un sujet, nous pouvons être utiles aux services de l'État, nous agissons, nous nous parlons, nous partageons des informations qui peuvent faire avancer les questions relatives à la sécurité de nos concitoyens. Tous les sujets sont abordés – le trafic de drogues, par exemple. Si les services de l'État – représentants de la Républiqu...
Je remercie Éric Ciotti pour sa très bonne intervention. En tant que maire – je ne le suis plus depuis quelques semaines – , j'ai été confronté au problème. Si l'idée d'être informé des personnes liées au radicalisme m'a effleuré, j'ai pensé après réflexion que ce n'était pas du tout une bonne idée. Ce renseignement concerne les services spécialisés. Qu'en fera un maire ? Ce sera lourd à porter car il sera seul, il ne pourra pas le partager. Cela peut même être très dangereux. Dans mon département, le préfet a organisé de nombreuses réunions avec les maires. Très peu de maires demandent ces renseignements. En revanche, ils demandent des informations sur les moyens déployés par les services de police, et ils veulent savoir si le...
Après avoir salué les propos pleins de bon sens de Mme Brenier, je voudrais revenir sur les précédentes interventions. Il s'agit de prévenir le maire non pas pour qu'il soit inquiet en permanence, mais pour qu'il puisse mettre ses propres services de police municipale à disposition des services de l'État – donc, de la police – , lorsque ceux-ci en font la demande, pour coopérer pleinement. Pourquoi tenir à l'écart le maire, en refusant l'obligation de l'informer, alors que l'on pourrait renforcer l'efficacité de cette collaboration ?
...s recevions alors cette information, qui est confidentielle, et étions ainsi autorisés ou non à procéder au recrutement. Le mécanisme que nous avons proposé hier soir est le même : l'autorité préfectorale, et elle seule, a connaissance des informations ; et les maires, ou les présidents de département ou de région, la saisissent pour tout ce qui concerne les écoles, le personnel municipal ou les services publics de transport.
Quant à ce que j'ai dit de la proposition de transmettre l'information aux maires simplement pour qu'ils en aient connaissance, je n'ai fait preuve d'aucun mépris vis-à-vis des maires, monsieur Naegelen ; au contraire, ils ont tout mon respect et toute ma confiance. Simplement, ce n'est pas un service à leur rendre.
La France a découvert les fiches S presque en même temps que les attentats. Depuis des années – et depuis quelques jours dans cet hémicycle – , on les instrumentalise comme s'il s'agissait d'outils permettant de savoir si quelqu'un est coupable, ce qui justifierait ici de l'expulser, là de le priver de tel ou tel droit. J'aimerais rappeler que la fiche S est un outil à la discrétion des services de renseignement, comportant quatorze catégories – c'est la douzième qui nous intéresse en ce moment – , et qui ne dit absolument rien de la culpabilité de la personne fichée. Peut-être certains d'entre nous ont-ils d'ailleurs déjà fait l'objet d'une fiche S, pour avoir manifesté contre des centrales nucléaires, par exemple. Cessons donc de parler d'exclure ou d'expulser des personnes faisant l...