Publié le 28 janvier 2019 par : Mme Obono, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Coquerel, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, Mme Ressiguier, Mme Rubin, M. Ruffin, Mme Taurine.
Compléter l'alinéa 9 par la phrase suivante :
« Ces évaluations prennent en considération les remontées d'expériences des professeurs. Ils sont associés et informés à la détermination des programmes à mettre en œuvre dans leur globalité. »
Par cet amendement, nous souhaitons remettre de la confiance là où il semble y avoir beaucoup de défiance. Beaucoup d'évaluations portent sur le travail des professeur·e·s, pour les sanctionner, ou leur attribuer - de plus en plus - des primes au mérite, mais très peu permettent à ces dernièr·e·s de faire remonter leurs expérience et de collaborer avec les services ministériels pour coconstruire les programmes, péréniser ou non les expériences qui fonctionnent.
Il nous semble pourtant que les récentes expérimentations de l'association « Agir pour l'école » sur l'apprentissage syllabique rigide ne prenne pas assez en compte les avis des professeur·e·s qui sont chargé·e·s de les mettre en place, voire leur donne une visibilité extrêmement restreinte du programme dans sa globalité. Avec ce type d'expérimentations, nous sommes donc très loin de la liberté pédagogique qui est pourtant essentielle. Comme le souligne une professeure dans un article de Libération de Sylvain Mouillard et Marie Piquemal, publié le 22 janvier 2019 : "En fait, mon inspectrice nous a désignés volontaires. Avec les collègues, on ne s'est pas senti de refuser. On a essayé de voir le bon côté, de se dire que c'était une expérimentation, donc certainement révolutionnaire.» Mais au fil des semaines, le doute s'installe : «Je découvre le protocole au fur et à mesure, nous n'avons eu aucun document en amont. Je dois prendre les élèves par petits groupes pendant trente minutes chaque jour. Ils ont un cahier en noir et blanc sans images ni couleurs et ils lisent toujours la même chose. Ce sont des syllabes, qui n'ont pas de sens. Des faux mots. C'est très rébarbatif. Pour l'instant, mes élèves n'ont pas compris que des syllabes peuvent faire des mots et les mots des phrases… Cela viendra, j'imagine. Mais je m'inquiète un peu.»
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