Publié le 20 mai 2019 par : Mme Beaudouin-Hubiere.
Après l’alinéa 77, insérer l’alinéa suivant :
« Conformément à ses engagements relatifs au désenclavement des territoires, l’État considère comme prioritaire la réalisation de la mise aux normes autoroutières de l’itinéraire 147 entre Limoges et Poitiers, dans son ensemble. »
Le présent projet de loi d’orientation vise à renouveler la vision et l’action des pouvoirs publics face aux défis environnementaux, territoriaux, économiques, humains, technologiques, qui caractériseront les mobilités de demain. Il s’agit à l’évidence de ne pas perpétuer ou renouveler les erreurs du passé, sauf à priver cette loi d’une légitimité aux yeux des territoires non parisiens ou non métropolitains.
A cet égard, la situation de l’itinéraire 147 souligne plus que d’autres l’impuissance des solutions promises depuis quarante ans et l’abandon de fait de pans entiers du territoire. Reliant deux agglomération et des territoires structurants au nord de la Nouvelle-Aquitaine, la mise aux normes autoroutières de la liaison Poitiers-Limoges apparaît comme la seule manière de traduire concrètement et dans un délai lisible (2031) les engagements de l’État qui souhaite apporter, avec la loi sur les mobilités, « des solutions dans de nombreux territoires » et réfuter « un sentiment d’assignation à résidence » ( communiqué du Conseil des ministres du 26 novembre 2018).
Depuis juillet 2018, le gouvernement, les ministères et leurs représentants, les collectivités territoriales concernées, ont d’ailleurs apporté une écoute renouvelée au questionnement pressant des acteurs économiques et de la société civile du Limousin et du Poitou. Dangereuse pour les usagers au point de mettre en cause la responsabilité publique autant qu’antinomique avec l’accueil et le développement des entreprises à l’échelle internationale, l’actuelle route 147 n’est plus défendable en tant qu’axe national et européen.
L’étude sur la concessibilité de l’autoroute A 147, défendue par les chambres consulaires et un nombre très important de responsables et d’usagers, a fait l’objet d’un appel d’offre par le préfet de région qui mène une concertation prometteuse avec le cabinet d’études retenu. L’ensemble des participants n’a pu que constater le retard des financements prévus au contrat de plan alors même qu’il s’agit de n’opérer que des ajustements de tronçons. Il est donc temps de valider un choix d’avenir, cohérent avec les choix faits pour la RCEA et les liaisons européennes.
En mettant l’accent sur la réalisation d’une autoroute, ouverte sur les territoires et la desserte de proximité, économe du foncier, connectée, favorisant l’autopartage et la plurimodalité, intégrant les quelques acquis des contrats de plan, l’A 147 peut apparaître comme une traduction pertinente des objectifs de mobilités innovantes au service de tous les territoires. Nul doute qu’une telle perspective est de nature à mobiliser les financeurs potentiels publics ou privés et de répondre aux attentes concrètes des usagers comme des responsables du Limousin et du Poitou.
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