Publié le 27 juin 2019 par : M. Ruffin, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Coquerel, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Obono, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, Mme Ressiguier, Mme Rubin, Mme Taurine.
Dans un délai d’un an après la promulgation du présent projet de loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport relatif à l’évolution de consommation énergétique induite par le développement des véhicules électriques.
Nous considérons que la conversion du parc automobile au tout électrique n’est pas une politique écologique suffisamment ambitieuse. La PPE vise à 1,2 millions de véhicules en 2023. Par cette proportion limitée, nous nous interrogeons sur la réelle capacité à limiter les gaz à effet de serre. Par ailleurs, si cette conversion prétend limiter les effets de gaz à effet de serre, elle ne remet pas en cause le nombre de véhicules individuels en circulation qui est précisément le cœur des problèmes relatifs à la mobilité dans notre société. C’est en ce sens que nous nous interrogeons sur l’évolution de la consommation énergétique induite par le développement des véhicules électriques.
L’impératif de sobriété et donc de réduction de la consommation énergétique est indispensable à la transition. Or, une étude publiée en avril dans la revue Nature Energy expliquait que les voitures électriques avaient tendance à être rechargées pendant les heures « pleines », c’est-à-dire en plein pic de consommation. Ce qui entraînait un surplus d’activité des centrales à charbon et générait d’autant plus de gaz à effet de serre. De plus, une voiture électrique n’émettrait que 25 % de CO2 de moins qu’un véhicule diesel en Pologne, pays où l’électricité dépend énormément du charbon, et 80 % de moins en France, où la recharge est essentiellement fournit par l’énergie nucléaire. Nous sommes encore loin de la promesse de véhicules « zéro émission ».
Par ailleurs, près de 35 % du lithium produit sur la planète sert d’ores et déjà à fabriquer des batteries, et une telle conversion risque d’épuiser cette ressource à très court-terme, d‘autant que l’extraction du lithium consomme énormément d’eau. De plus, l’extraction des différents métaux rares risque d’augmenter considérablement la consommation d’énergie nécessaire à la production de ces véhicules.
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