Publié le 13 octobre 2019 par : M. Saint-Martin, M. Warsmann.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.
L’AGRASC dispose dans ses comptes d’un nombre important de biens saisis, qui sont placés lorsqu’il s’agit de liquidités, mais pour lesquels aucune décision judiciaire de confiscation ne lui a été transmise, soit que l’affaire soit toujours en instance, soit du fait d’un défaut de transmission de décision par les juridictions, et donc pour lesquels aucun reversement au budget général ne peut être effectué.
Sur la période 2011‑2015, 33 200 dossiers sont concernés (soit 70 000 biens), pour un montant total de 404 M€. 90 % des biens ont des montants inférieurs à 10 000 €, ce qui représente un montant total de 26 M€ environ.
Un traitement manuel d’un tel volume de dossiers, qui consisterait à interroger chaque juridiction sur le statut de ces biens, n’est pas envisageable. Les dossiers les plus complexes, donc ceux potentiellement avec des avoirs confisqués de montants élevés, peuvent être instruits durant 3 à 4 ans, et aboutir à un jugement définitif 3 à 4 ans après la fin de l’instruction, soit au total 6 à 8 ans.
L’amendement a pour objet de permettre un traitement automatique des petites sommes (30 000 dossiers inférieurs à 10 000 €, soit 26 M€), par un transfert direct de ces avoirs au budget général.
Afin de permettre de faire face aux éventuelles demandes de reversement, dans l’hypothèse où une décision de justice ordonnerait une restitution aux justiciables et non une confiscation, l’AGRASC conservera dans ses comptes pendant 5 ans une fraction de 10 % des sommes devant être reversée à l’État.
Les 3 000 dossiers de la période 2011‑2015 d’un montant supérieur à 10 000 €, représentant 378 M€, feront l’objet d’un plan d’apurement spécifique, en lien avec les juridictions concernées, afin de maximiser les reversements au budget général.
Par ailleurs, les agents de l’AGRASC disposent déjà d’un droit de communication auprès des administrations, et notamment de l’administration fiscale. Toutefois, pour obtenir les informations dont ils ont besoin dans l’exercice de leurs missions, par exemple pour identifier des biens pouvant faire l’objet d’une saisie, ils doivent adresser des demandes écrites aux services fiscaux.
Afin de faciliter l’obtention des informations qui leur sont nécessaires, et à l’instar de ce qui a été fait en 2018 dans la loi de lutte contre la fraude pour les organismes sociaux, l’amendement propose d’accorder aux agents de l’AGRASC un accès direct aux applications relatives aux comptes bancaires, aux contrats d’assurance-vie et aux actes patrimoniaux gérées par la direction générale des finances publiques.
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