Projet de loi de finances pour 2020 — Texte n° 2272

Amendement N° CF1364C (Irrecevable)

Publié le 3 novembre 2019 par : M. Potier.

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Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.

Exposé sommaire :

Cet amendementdu groupe Socialistes et apparentés vise à créer un crédit d'impôt au bénéfice des entreprises agricoles qui obtiennent la certification environnementale des exploitations de troisième niveau, permettant l’utilisation de la mention « exploitation de haute valeur environnementale » (HVE).

Ce crédit d'impôt, dont le bénéfice se fera uniquement au titre de l’année d’obtention de ladite certification, sera d'un montant de 3 500 euros, comme c'est le cas pour le crédit d'impôt en faveur de l'agriculture biologique.

Cet amendement se situe dans le prolongement du travail réalisé par les députés Socialistes et apparentés sur le projet de loi EGALIM, qui s'est notamment traduit par l'article 47 de la loi (amendement d'origine accessible ici : http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/amendements/0627/CION-ECO/CE1738).

Pour rappel, les États Généraux de l'Agriculture ont révélé une révolution culturelle. En 2012 choisir l’agroécologie était un objet de controverse, depuis 2018 le débat porte désormais sur les différents scénarios de transition pour y parvenir.

Initié par des pionniers avant d’être promu par les pouvoirs publics, l’agroécologie signe une nouvelle alliance entre l’agriculture, la nature et les citoyens. La réussite de cette alliance dépend de multiples facteurs : une relève générationnelle, une recherche accrue, une nouvelle PAC... Un des leviers les plus puissants est à notre sens l’émergence de la norme HVE. Créée il y a 10 ans lors du Grenelle de l’Environnement, cette norme publique n’a été jusqu’alors expérimentée que dans quelques secteurs sensibles. Un changement d’échelle représente une révolution positive pour 3 raisons majeures :

Un besoin de clarté

La définition de l’agroécologie dans la loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt est volontairement inclusive de pratiques diverses allant « dans le même sens ». Cette étape utile doit aujourd’hui être dépassée sous peine de confusion. Le dernier Salon International de l’Agriculture a été le théâtre d’une multitude d’initiatives de transformateurs et de de distributeurs créant chacun des signes de qualité plus nature les uns que les autres. Cette réponse dispersée ne donne pas une assurance solide, ni pour les producteurs, ni pour les consommateurs.

Dans une démocratie moderne, il est capital que la norme ne dépende pas du marché ou de l’opinion, elle doit être publique afin de réconcilier éthique et libre entreprise.

Un besoin d’innovation

La norme HVE a toutes les qualités pour libérer l’initiative territoriale et collective : son cahier des charges privilégie l’obligation de résultats aux prescriptions normatives, l’agronomie « intégrée » aux solutions de réparation fragmentées. Son plaidoyer à l’échelle européenne serait un beau combat à l’heure de réformer la PAC : imaginons - à terme - la force d’une HVE étendue à l’Union et se substituant à la complexité des mesures agro-environnementales !

Un nouveau paysage

La reconquête du marché intérieur comme le choix de penser l’économie de la prévention en matière de santé et d’environnement dessine une nouvelle France agricole à l’horizon 2030 : un 1/3 des surfaces en agriculture biologique et un 1/3 en HVE offriraient à côté du conventionnel des réponses à la hauteur des marchés émergents et résoudraient en amont l’essentiel des questions écologiques.

Au côté des signes de qualités « produits », la démarche HVE doit être à notre sens une marque « territoriale » venant reconnaître et encourager les bonnes pratiques d’élevage herbivore, de polyculture-élevage, des grandes cultures aux rotations longues (incluant la production de protéines végétales et permettant la maîtrise phytosanitaire) ou encore du verger du futur.

Le déploiement de cette norme, soutenue par la puissance publique, peut devenir la base d’une stratégie de protection de l’eau et des sols, une clé d’accès à la RHD ou l’objet d’un contrat au sein d’une collectivité locale ou d’une filière.

En créant un crédit d'impôt centré sur la norme HVE, les députés Socialistes et apparentés veulent faire de notre pays le leader de l’agroécologie en Europe.

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