Publié le 12 octobre 2019 par : M. Quatennens, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Coquerel, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Obono, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Ratenon, Mme Ressiguier, Mme Rubin, M. Ruffin, Mme Taurine.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.
Le mouvement de la psychothérapie institutionnelle s’est développé après-guerre pour sortir les malades de l’asile et mettre l’accent sur l’importance de la relation soignant-soigné. Pour que la recherche accompagne cette ambition, il faut promouvoir les recherches en sciences humaines. En effet, la relation sociale est au cœur de la guérison tandis que l’usage de psychotropes ne doit avoir lieu que lorsque c’est nécessaire. Cette recherche doit donc être totalement indépendante financièrement des laboratoires pharmaceutiques et des cliniques privées. Or ce n’est pas ce le cas de la fondation Fondamental, promu par l’actuel Gouvernement à travers des dotations publiques, mais qui n’a jamais fait de psychiatrie « dans la Cité ». Créée en 2007 et présidée par David de Rotschild, elle puise plus de trois-quarts de ses ressources dans des fonds privés. En 2017, parmi ces mécènes, nous trouvons : - Des entreprises parmi les plus grosses du CAC40 : Dassault, la financière de la famille Pinault, Bouygues, la fondation Bettencourt, - Deux groupes de cliniques psychiatriques privées : Clinea – filiale du groupe Orpea, leader des maisons de retraites privées – et OC Santé, - Et des laboratoires pharmaceutiques : Servier, Roche, Sanofi, Lilly, Lundbeck, Otsuka Pharmaceutical, AstraZeneca, Janssen, et Takeda.
Il serait donc particulièrement grave de voir notre recherche en psychiatrie se retrouver aux mains de Fondamental. A ce titre, la nomination par la Ministre Agnès Buzyn de Franck Bellivier, proche du lobby Fondamental, comme délégué interministériel à la santé mentale est inquiétante.
Cet amendement demande donc la remise d’un rapport chiffrant la mise en place d’une recherche en psychiatrie indépendante financièrement des laboratoires pharmaceutiques et financée par des dotations publiques. Une telle recherche permettrait sans doute à terme de faire des économies sur la consommation de psychotropes.
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