Projet de loi de finances pour 2020 — Texte n° 2493

Sous-Amendement N° CF562 à l'amendement N° CF446 (Sort indéfini)

Publié le 13 décembre 2019 par : Mme de La Raudière, Mme Magnier, Mme Lemoine.

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I. A l’alinéa 12, après les mots :

"2 millions d'euros"

Ajouter les mots :

"versée au même organisme sans but lucratif,"

II. – Compléter cet article par l’alinéa suivant :

« II. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. ».

Exposé sommaire :

Ce sous-amendement vise à corriger les effets pervers que pourraient avoir l’article 50 pour de nombreux organismes à but non lucratifs, que ce soit dans le secteur culturel, mais également éducatif.

En effet, dans un rapport de novembre 2018, la Cour des Comptes a critiqué la forte augmentation du soutien public au mécénat des entreprises (902 millions d’euros en 2017), le coût de cette dépense fiscale étant concentré sur les très grandes entreprises.

L’article 50 prévoit donc de baisser de 60 % à 40 % le taux de la réduction d’impôt pour les versements supérieurs à 2 M€ ; tout en maintenant l’abattement de 60% pour les organismes sans but lucratif qui procèdent à la fourniture gratuite de repas à des personnes en difficulté, qui contribuent à favoriser leur logement ou qui procèdent, à titre principal, à la fourniture gratuite de certains soins à des personnes en difficulté.

Les entreprises qui souhaitent obtenir un abattement de 60% au-delà de 2 millions d’euros se dirigeront naturellement vers ce type d’organismes, au détriment d’autres qui ne sont pas concerné par ce maintient du taux à 60%. Cela revient à faire peser un risque majeur sur l’impact du mécénat d’entreprise dans notre pays.

Aussi, le présent amendement prévoit un dispositif qui permettra d’éviter les abus que la Cour de Comptes a pu relever dans son rapport, tout en soutenant le mécénat d’entreprise.

Il est prévu que tous les dons, à un même organisme à but non lucratif, est déductible à 60% jusqu’à 2 millions d’euros. Au-delà il est déductible à 40%. Le plafond de deux millions s’entend pour un seul organisme. Par exemple, l’entreprise pourra distribuer deux millions d’euros à un organisme X, et deux autres à un organisme Y ; ces 4 millions seront déductibles à 60%. En revanche si l’entreprise donne 4 millions à l’organisme X ; alors 2 millions seront déductibles à 60% et les deux suivants à 40%.

EXEMPLE

Système actuel

Système actuel

Organisme a but non lucratif

Montant du don

Taux de déductibilité

Entreprise

Fondation X

6 Millions

60%

Fondation Y

2 millions

60%

Fondation Z

3 millions

60%

2) Système prévu à l’article 50 du PLF 2020

Système prévu par l’article 50 du PLF 2020

Organisme à but non lucratif

Montant du don

Taux de déductibilité

Entreprise

Fondation X

6 Millions

2 millions – 60%

4 millions - 40%

Fondation Y

2 millions

40%

Fondation Z (Distribution de repas aux plus démunis)

3 millions

60%

On constate qu’avec ce système, l’entreprise a intérêt à réduire à 2 millions d’euros le total des dons aux fondations X et Y, et reporter le reste sur la Fondation Z.

Système proposé par l’amendement

Système prévu par l’amendement

Organisme à but non lucratif

Montant du don

Taux de déductibilité

Entreprise

Fondation X

6 Millions

2 millions – 60%

4 millions - 40%

Fondation Y

2 millions

60%

Fondation Z (Distribution de repas aux plus démunis)

3 millions

60%

Le sous-amendement, sans revenir au système actuel, propose de corriger le dispositif prévu à l’article 50 qui risque de porter atteinte aux bénéfices du mécénat d’entreprises dans les secteurs éducatif et culturel. Dans cette hypothèse, toutes les fondations conservent la possibilité d’offrir un abattement fiscal de 60% jusqu’à 2 millions de dons à un même organisme. Se pose la question du report sur les fondations à but non lucratif qui procèdent à la fourniture gratuite de repas à des personnes en difficulté, qui contribuent à favoriser leur logement ou qui procèdent, à titre principal, à la fourniture gratuite de certains soins à des personnes en difficulté, uniquement sur la partie supérieure à 2 millions d’euros.

Ce sous-amendement apporte un bon équilibre entre les besoins des organismes à but non lucratif de recourir au mécénat d’entreprise ; et les risques d’abus en matière fiscale tels que décrits par le rapport de la Cour des Comptes.

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