Publié le 8 mai 2020 par : Mme Bareigts, Mme Bello, M. Ratenon.
Compléter cet article par l’alinéa suivant :
« II. – Par dérogation au troisième alinéa du II de l’article L. 3131‑15 du code de la santé publique, le lieu où est effectuée la quarantaine par les personnes arrivant sur le territoire de La Réunion est décidé par le représentant de l’État. »
Les territoires ultramarins, par leurs contraintes liées à leur insularité, leurs climats et leur éloignement de l’Hexagone, ont leur système sanitaire souvent sous tension. En effet, nos territoires subissent déjà d’autres épidémies ou d’autres risques épidémiques telles que la dengue, la fièvre de la vallée du rift, etc. À titre d’exemple, La Réunion et Mayotte traversent une grave crise de la dengue. À La Réunion, depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, nous enregistrons plus de décès (4) et d’hospitalisation liés à la dengue qu’au nouveau coronavirus. À Mayotte, 12 décès sont à imputer à la dengue contre 9 au Covid-19, même si la situation se détériore de manière importante concernant cette dernière épidémie.
Il est admis qu’une grande majorité de cas de Covid-19 à La Réunion sont des cas “importés” par des voyageurs arrivants. Dès la fin mars 2020, le Préfet de La Réunion a fait le choix d’une quatorzaine stricte qui a permis de réguler la propagation du virus à La Réunion. Revenir sur cette possibilité laissée au représentant de l’État laisser aux arrivants la possibilité d’une quatorzaine à domicile. Or, c’est un risque que notre système sanitaire et nos concitoyens ne pourraient supporter si les arrivants, parfois asymptomatiques, transmettaient, à leur famille, le virus.
Cette quatorzaine a vocation à être réduite dans le temps par la mise en place d’une stratégie de dépistage systématique efficace et rapide.
Alors que la situation à Mayotte se dégrade fortement et rapidement, l'ensemble du système sanitaire des deux départements de l'Océan indien ne pourrait supporter une aggravation équivalente à La Réunion.
C’est pourquoi il est important que la quarantaine stricte dans un lieu isolé puisse être prolongée sans quoi, la seule alternative efficace sera la fermeture totale de l'aéroport engendrant des conséquences temporelles d’éloignement plus importantes encore mais également des conséquences sur le prix du frêt ayant déjà entraîné, par la réduction drastique mais nécessaires des vols commerciaux, une inflation très importante des produits alimentaires dont les prix sont déjà en moyenne largement plus élevés alors que nos familles sont plus précaires qu’en Hexagone.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.