Publié le 5 novembre 2020 par : M. Ratenon, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Coquerel, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Obono, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Quatennens, Mme Ressiguier, Mme Rubin, M. Ruffin, Mme Taurine.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.
Face à une large diffusion des littératures internationales, européennes et même françaises, les littératures créolophones françaises ont du mal à obtenir la reconnaissance qui leur est due. Or, certaines œuvres de Créoles ont réussi à recevoir une reconnaissance internationale comme Edouard Glissant ou encore Françoise Vergès, nous ne pouvons que remarquer que ce sont des ouvrages qui d’une part, sont en langue française, d’autre part, elles s’ancrent dans les réflexions socio-politiques actuelles. Toutefois, la richesse des territoires d’Outre-mer se trouve dans la multiplicité des cultures sur lesquelles ils se fondent. Or, force est de constater que malgré la création du CAPES de Créole ou même de l’agrégation de Créole, rien ne suffit à redonner vie à ces ouvrages extraordinaires qui font pleinement partie du patrimoine français.
Que ce soient des œuvres de langue créole ou de langue français, des œuvres du XIXe siècle comme celles du Bourbonnais Eugène Dayot qui, bien avant Victor Hugo luttait contre la peine de mort par exemple, donne à voir le contexte colonial de l’époque, ont disparu de la circulation… Même des œuvres du XXe siècle sont indisponibles sur internet ou dans les librairies… Pourtant, les auteurs créoles sont dynamiques au vu du nombre d’œuvres qui paraissent par année ; soit pour 1994 à 2004 plus de trois cent publications ont vu le jour à La Réunion ! Plus de la majorité des œuvres créoles appartiennent aux fonds d’archives, donc ouverts à des publics spécialistes, des universitaires… Ces littératures ne doivent pas être la culture et l’objet de certains, elles doivent appartenir à tous et surtout aux ultramarins, qui bien souvent, par manque d’accessibilité aux œuvres, ignorent ces littératures exceptionnelles.
Sans ces œuvres importantes comment les professeurs certifiés et maintenant agrégés de créole peuvent-ils assurer des cours de qualité ? Certains centres de documentation et d’informatique de lycée, de collège, ne possèdent même pas un dictionnaire de créole. La création de ces concours aurait dû et doit encore aujourd’hui donner du sens à la diffusion et à l’étude des cultures, des langues et des héritages des aires créolophones. Si les formations attirent peu de monde, nous pensons que cela est dû en partie à la difficile accessibilité aux œuvres.
C’est pour cela que nous demandons que le présent rapport dresse le coût financier pour l’État de la republication et de la numérisation des œuvres non-republiées issues des aires créolophones françaises.
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