Publié le 30 novembre 2020 par : M. Quatennens, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Coquerel, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Obono, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Ratenon, Mme Ressiguier, Mme Rubin, M. Ruffin, Mme Taurine.
Cet amendement a été déclaré irrecevable après diffusion en application de l'article 98 du règlement de l'Assemblée nationale.
L'amélioration du système de santé passe par l'amélioration des conditions de travail des soignant·es.
L’intérêt de l’impact psychologique sur les professionnels de santé d’une crise sanitaire n’est pas nouveau. Une attention particulière avait déjà été portée à l’évaluation de l’état psychologique des professionnels de santé lors d’épidémies antérieures, dont celles de la grippe A H1N1 (2009) et du SARS-CoV-1 (2003). Plusieurs enquêtes menées auprès du personnel hospitalier en Europe, Asie et Amérique du Nord ont révélé que les soignants engagés dans les soins présentaient des manifestations anxieuses modérées à sévères, avec des préoccupations centrées sur l’infection virale elle-même, et la crainte de contamination des proches avec des conséquences dommageables pour leur santé. La peur de se montrer négligeant vis-à-vis des collègues de travail et des patients, en les mettant en danger, a aussi été rapportée. Le personnel infirmier s’est montré le plus vulnérable avec une anxiété plus marquée centrée sur l’infection avec un risque accru de morbidité psychiatrique. Ces questions ne peuvent pas se régler avec seulement un numéro vert. Le contact est fondamental. Les soignants ont l’habitude de la mort, mais cette épidémie a conjugué plusieurs facteurs de stress majeur : le volume de patients et de décès, l’absence de traitement évident et le manque de matériel de protection. Comme les soignants n’ont pas encore pu se reposer, il y a des endroits où les équipes craquent, où les burn-out se multiplient. Le syndrome de stress post-traumatique est une appellation à la mode. Mais il a des manifestations spécifiques : le fait de rester bloqué en état de stress, de revivre par des flashs ou des cauchemars toujours la même situation.
D’autres facteurs aggravent le risque de symptômes psychiatriques comme (2,6 – 8) : • l’absence de conseil, d’aide ou de soutien psychologique, • être parent avec la crainte de contaminer ses enfants, et la stigmatisation familiale soulignant l’impossibilité pour ces soignants de s’occuper de leurs enfants s’ils venaient à contracter l’infection, • l’isolement social généré par l’évitement des interactions demandé aux soignants dont les seules activités étaient alors tournées vers le travail et l’environnement hospitalier, • la stigmatisation des soignants, comme vecteurs potentiels de l’infection virale, • le haut niveau de stress perçu au travail par des soignants confrontés à des tâches nouvelles avec le sentiment d’être débordés • la survenue plus fréquente de conflits au travail dans un contexte dégradant les relations professionnelles • l’existence de patterns d’attachement insécure chez le soignant.
Aux vues de ces situations intenables pour les soignants, toujours surmobilisés et encore plus pendant les périodes de pandémie comme celle que nous connaissons depuis mars dernier, il est impératif que l’ensemble des soignants puissent avoir accès de façon gratuite à des consultations psychiatriques et psychologiques sur demande. Le financement de ces consultations doit être pris en charge par l’État sans contreparties. Cet amendement vise donc à demander la prise en charge financière par l’État et l’accès à des consultations psychiatriques et psychologiques sur demande pour l’ensemble des personnels de santé.
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