Publié le 14 décembre 2020 par : M. Coquerel, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Obono, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, Mme Ressiguier, Mme Rubin, M. Ruffin, Mme Taurine.
Après l’alinéa 19, insérer les deux alinéas suivants :
« 6° Après le V, il est inséré un Vbis ainsi rédigé :
« Vbis. – Lorsqu’une société bénéficie du crédit d’impôt mentionné au I, celle-ci s’engage à ne pas baisser ses dépenses de personnel mentionnées au b du II. Dans le cas contraire, l’État peut exiger le remboursement du crédit d’impôt perçu l’année de la baisse des dépenses susmentionnées avec une pénalité équivalente à 100 % ». » »
« Cet amendement vise à mettre en place une pénalité financière correspondant au double du montant du crédit impôt recherche (CIR) touché sur l’année en cas de suppression de postes de recherche. En effet, le financement de la recherche privée par le biais du CIR est devenu la première dépense fiscale active.
En 2019, il représente un coût évalué à 6,2 milliards d’euros selon le rapporteur général de la commission des finances Joël Giraud dans son rapport sur l’application des dispositions fiscales publié en Juillet 2019. Or, cette dépense publique soulève a minima trois questions essentielles : celle de son efficacité, de son utilisation et du contrôle de son utilisation.
La France insoumise est évidemment favorable au développement de la recherche et elle considère qu’elle doit se faire toujours avec un sens aigu de l’intérêt général. Or, les entreprises, et notamment les laboratoires (voire les banques, qui en bénéficient aussi pour le développement de modèles en mathématiques appliquées), ne semblent pas nécessairement avoir le bien commun en tête. A titre d’exemple, entre 2008 et 2012, Sanofi, le géant pharmaceutique français, a reçu deux milliards d’euros de CIR tout en supprimant 2400 emplois dans ses laboratoires. Sanofi a également détruit début 2018, à Montpellier, un bâtiment neuf, le DI50, parce qu’il ne correspondait plus à la stratégie du groupe. Ce bâtiment, qui n’avait jamais servi et venait d’être achevé, avait coûté 107 millions d’euros. Mais puisque ce montant est moins élevé que ce que touche Sanofi chaque année au titre du CIR, ce n’est pas un problème pour les finances de l’entreprise ! Nous pourrions encore ajouter les 299 suppressions de postes de R&D par le groupe en France en 2019, ou les plus de 1000 postes dans la recherche supprimés par Nokia, heureux bénéficiaire de 273 millions d’euros de CIR entre 2016 et 2019. »
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