Publié le 15 février 2021 par : Mme Obono, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Coquerel, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, Mme Ressiguier, Mme Rubin, M. Ruffin, Mme Taurine.
Dans un délai de 3 mois à compter de la promulgation de la présente loi, le gouvernement remet au Parlement un rapport permettant d'évaluer la pertinence d'une formation des différent·es professionnel·les en contact avec des personnes minuer·es, qu'ils et elles travaillent dans les secteurs de la santé, de la justice ou de l'éducation. Cette formation devra leur permettre de savoir détecter ces violences d'une part, et accompagner les mineur·es d'autre part.
Le tabou qui enserre les violences sexuelles commises sur des personnes mineures empêche très souvent les professionnel·les de la santé, de l'éducation, de la justice, de détecter les violences sexuelles commises sur des enfants mineurs.
Très souvent en effet, ces violences restent hors des radars : peu de questions sont posées aux enfants sur le respect de leur intégrité physique. De ce fait, aucun accompagnement correct ne peut être mené. Il est donc essentiel que les professionnel·les soient formé·es, afin que le silence soit levé sur ces violences.
Comme le souligne Sonia Conolly (traduite sur le site de "face à l'inceste") "La société nous incite de façon franche ou détournée à ne pas parler des agressions. Car ce n'est pas facile à entendre, et il n’existe pas de réponse facile. Cela remet en cause le discours dominant selon lequel les agressions ne nous concernent que de loin, que ça n’arrive qu’aux autres et jamais à nous. En parallèle, nous ressentons le besoin interne de parler de notre histoire. Nous voulons partager cette importante vérité plus que de la cacher derrière un visage terne. Nous voulons être visibles. Nous recherchons la reconnaissance, l’approbation, le soutien. Nous espérons que nos amis ainsi que les professionnels viendront écouter avec sympathie, nous parler avec gentillesse, et accorder une place à notre histoire.
Une pression vient s’ajouter au besoin d’être entendu après l’agression : celle du souvenir indélébile de ne pas avoir été écouté au moment où cela s’est passé. Nous envoyons des messages évidents lorsque quelque chose nous a heurté ou bien nous a été imposé. L'agresseur outrepasse ou bloque ces appels. Après l’abus, une petite voix interne nous dit: « Écoute moi, dis-moi que je ne méritais pas ce qui est arrivé ». Et une autre voix nous dit: « Je ne dois rien dire à personne, peut-être que je le méritais finalement. » "
Par cette demande de rapport, nous souhaitons vivement qu'une formation ait lieu, pour que le mécanisme du silence, imposé par la société, au nom de la bienséance, soit cassé.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.