Lutte contre le dérèglement climatique — Texte n° 3995

Amendement N° 596 (Irrecevable)

Publié le 23 mars 2021 par : M. Dombreval, M. Testé, Mme Provendier, Mme O'Petit, Mme Meynier-Millefert, M. Marilossian, M. Mis, M. Templier, Mme Vignon, Mme Vanceunebrock, Mme Le Feur, Mme Cazarian, Mme Sylla.

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Texte de loi N° 3995

Après l'article 61

Après l’article L. 214 -11 du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un article L. 214-11 bis ainsi rédigé :

« Art. L. 214-11 bis – La mise en production de tout bâtiment nouveau ou réaménagé d’élevage soumis à autorisation environnementale, telle que définie aux articles L. 511-1 et suivants du code de l’environnement et situé dans une zone vulnérable, telle que définie par l’article L. 211-3 du même code, est interdite à compter de l’entrée en vigueur de la loi n° portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.

Les modalités d’application du présent article sont définies par décret ».

Exposé sommaire :

Il est connu que les élevages industriels et intensifs sont très émetteurs de gaz à effet de serre. De par leur grande taille et leur forte densité d’animaux, ils sont réellement nocifs pour l’environnement, entraînant en particulier des pollutions locales aux nitrates des sols et des eaux ayant des conséquences sur la qualité des eaux potables et la recrudescence d’algues vertes, ainsi que sur la pollution de l’air à l’ammoniac.

Par conséquent, pour faire face à cette situation, cet amendement vise à interdire les nouvelles constructions d'élevage industriel :

  • visées par le régime de l’autorisation des Installation classée pour l’environnement (ICPE) : l’autorisation ICPE est le classement ICPE le plus contraignant. Il concerne les élevages les plus importants : 2000 emplacements pour les porcs de production de plus de 30kg, 750 emplacements pour les truies, 40 000 emplacements pour les volailles, plus de 400 vaches laitières ou encore plus de 800 animaux pour les élevages de veaux de boucherie et/ou bovins à l’engraissement. Ces dimensions sont bien plus grandes que les tailles moyennes des élevages français;
  • et situées sur une zone vulnérable : une zone vulnérable est une partie du territoire où la pollution des eaux par le rejet direct ou indirect de nitrates d’origine agricole ou d’autres composés azotés susceptibles de se transformer en nitrates, menace à court terme la qualité des milieux aquatiques et plus particulièrement l’alimentation en eau potable.
En entraînant une baisse du cheptel des élevages industriels, la proposition participe à l’atteinte des objectifs climatiques de la France. D’après le Haut Conseil pour le Climat, le secteur de l’agriculture compte pour 19 % des émissions en 2018 (86 MtCO2e) et les émissions de ce secteur proviennent principalement de l’élevage (48%). Ces élevages sont également les plus dépendants d’importations pour l’alimentation des animaux, en particulier du soja issu de zones qui ont pu être déforestées ou dégradées pour le produire, ou encore d’engrais azotés de synthèse pour faire pousser les céréales nécessaires à leur alimentation. Cette mutation de l’élevage vers le « moins et mieux » doit à la fois diminuer le nombre d’animaux et maintenir voire augmenter le nombre d’éleveurs durables. La transition agroécologique des exploitations offre également l’opportunité d’améliorer les revenus des éleveurs. En effet, les exploitations agroécologiques présentent en général des résultats économiques à moyen terme supérieurs à ceux d’exploitations conventionnelles, comme l’a récemment montré le rapport de France Stratégie. Elles sont également plus résilientes face aux crises comme le montre l’étude du Réseau Civam pour les élevages herbagers durables de 2017. Cet amendement a été travaillé avec l’ONG Greenpeace et le Réseau action climat.

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