Lutte contre le dérèglement climatique — Texte n° 3995

Amendement N° 934 (Irrecevable)

Publié le 23 mars 2021 par : Mme Forteza, Mme Bagarry, Mme Batho, Mme Cariou, Mme Gaillot, M. Julien-Laferrière, M. Orphelin, M. Taché, M. Villani.

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Texte de loi N° 3995

Après l'article 16 bis

Après l’article L. 1222‑9 du code du travail, il est inséré un article L. 1229‑1 ainsi rédigé :

« Art L. 1229‑1. – Le télétravail est de droit, trois jours par semaine, pour toute salariée enceinte dont les missions sont éligibles à cette forme d’organisation du travail. Ce droit prévaut à compter du deuxième trimestre de grossesse.

« La liste des missions éligibles au télétravail est définie par accord de branche ou, à défaut, par accord d’entreprise. En l’absence d’un tel texte, seules sont inéligibles au télétravail les missions :
« – qui exigent par nature une présence physique permanente dans les locaux de l’entreprise ;
« – qui font appel à des ressources disponibles uniquement dans les locaux de l’entreprise ;
« – qui sont par nature itinérantes. »

Exposé sommaire :

En complément au présent article 16 bis, cet amendement vient anticiper et accompagner les évolutions du monde du travail qui seront nécessaires pour la transition écologique, en l’occurrence en favorisant le développement du télétravail.

Le télétravail est un accélérateur de la transition écologique : il rapproche lieux de travail et lieux de vie, et permet ainsi de réduire l'empreinte carbone associée à nos trajets. 50 % des actifs vivent à plus de 15 km de leur lieu de travail. Autre indicateur : plus du quart des déplacements en avion sont liés à des motifs professionnels.

Comme nous l’a expliqué l’ADEME lors d’une audition, le télétravail procure un bénéfice environnemental moyen équivalent à 271 kg de CO2 par jour de télétravail hebdomadaire (sur une année), avec des « effets rebonds » négatifs pouvant dégrader ce chiffre de 31 %. Rapporté aux millions de salariés dont certaines missions peuvent être effectuées à distance, l’enjeu est donc colossal.

Tout comme la Convention citoyenne pour le climat, dont les recommandations ont inspiré cet amendement, nous souhaitons que le numérique soit un moyen pour participer à la transition énergétique, et non plus un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Il est de ce fait impératif de favoriser au maximum le développement du télétravail. À cette fin, cet amendement opère plusieurs modifications au sein du Code du travail.

Tout d’abord, il instaure un véritable « droit au télétravail » pour les salariées enceintes éligibles à cette forme d’organisation du travail. L’employeur ne pourra s’opposer à ce que la salariée exerce ce droit, jusqu’à trois jours par semaine, à compter du deuxième trimestre de grossesse. Il reviendra aux partenaires sociaux, dans le cadre d’accords de branches ou d’entreprises, de définir les missions éligibles au télétravail. Faute de quoi, la loi prévoira que toutes les salariées peuvent en profiter, sauf celles dont les missions :

- Exigent par nature une présence physique permanente dans les locaux de l’entreprise.

- Font appel à des ressources disponibles uniquement dans les locaux de l’entreprise.

- Sont par nature itinérantes.

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